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ILIMBE-ILIMBE
1 janvier 2010

NOUS SOMMES FIERS DE NOS RACINES MALIMBA

4yhakoge

j_mako_cameroun_online

Ils se ressemblent à en perdre son latin, cheveu courts et frissotés. En 2006, ils mettent sur le marché leur premier album qui porte le titre de « sagesse ».

L’album de 10 titres porte en fait le nom de l’une des deux traductions du nom de ce duo de Jumeaux du Makossa, d’où J-Mako, qui veut surtout dire en mandarin, langue chinoise, sagesse justement. Tous deux vivent à Paris et sont mariés, mais les tribulations de leur vie de jumeaux séparés dans leur adolescence n’ont pas essoufflées leur passion de la musique.

Aujourd’hui, François Diffio Ditouké et Richard Mony Ditouké sont respectivement délégué médical et pompier à Paris, mais ils sont surtout de jeunes loups du Makossa dont ils veulent en faire une musique pleine de valeurs et de saveurs…avec les arrangements de Aladji Toure, et les guitare de Toto Guillaume.


Cameroun-online.com: Bonsoir Richard Moni Ditouké, bonsoir François Diffio Ditouké, des frères, mais également des frères dans la musique,je ne fais pas la différence, vous êtes comme deux gouttes d’eau…

François Diffiou Ditouké : Oui nous sommes les frères J-Mako, les Jumeaux du Makossa qui font dans la musique traditionnelle africaine avec des sonorités plus entraînantes, le Makossa comme on l’aime bien l’entendre quoi !

Cameroun-online.com: Sagesse pour un premier album, ce n’est pas prétentieux pour des jeunes qui dans la musique sont assez jeunes, pourquoi « Sagesse» ?

Richard Mony Ditouké: « Sagesse » c’est la similitude de notre être, c’est aussi une définition du terme J-mako qui veut dire dans un dialecte chinois (Mandarin) « sagesse »…

Cameroun-online.com: Vous êtes de quelle partie du Cameroun ?

Richard Mony Ditouké: Nous sommes du Littoral, plus précisément de la Sanaga Maritime, Mouanko comme arrondissement, Bakoko de père et Malimba de mère, mais nous parlons entre autres, étant donné qu’on est du Littoral, la langue porteuse de cette province là est le Douala, donc on aime chanter en Douala, en Français, e aussi, un peu en Beti, et en Foufouldé aussi pour ce qui est de François…

Cameroun-online.com: Question pas innocente de vos origines, consonance chinoise au nom de votre groupe, pourquoi être allé jusqu’en Chine pour tenir l’origine du nom de votre duo ?

Richard Mony Ditouké : C’est une coïncidence, c’est que nous avons beaucoup voyagé de par le métier de François, lui il voyage beaucoup j’ai eu souvent à l’accompagner dans le cadre professionnel et donc on s’est retrouvé en Chine et un jour on a ouï dire comme ça que J-Mako c’est sagesse en langue chinoise…

Cameroun-online.com: François fait quoi ?

François Diffiou Ditouké : François est secrétaire médical, nous testons les nouveaux médicaments qui sortent sur le marché et dans le cadre de mon travail je voyage pas mal, Richard lui est pompier à Paris

Cameroun-online.com: On ne va pas crier au feu ! en espérant que vous mettiez le feu à la musique camerounaise poussive face aux musiques venues d’Afrique de l’ouest…J’ai entendu parler des sources, de cette « éclecticité » qui vous faisait chanter en plusieurs langues du Cameroun, comment avez-vous fait pour maîtriser autant de langues ?

François Diffiou Ditouké : L’éclectisme est le propre des Camerounais étant donné qu’on a l’habitude de le dire, on est une Afrique en miniature. Nous nous devons quand même de par cette diversité culturelle de faire la part des langues. Les J-Mako ont en eux une part du Grand Nord qui est le Foulbé, une part du Grand Sud qui est le Beti, et une part du Grand sud profond qui es le Beti, on s’y essaye, et une part du Grand Sud profond qui est le Littoral, on retrouve cette synthèse dans ce que font les J-Mako…

Cameroun-online.com: Richard voulait dire quelque chose là-dessus…

Richard Mony Ditouké : Tout à fait. Je voulais juste préciser que quand on parle de la diversité des langues dans notre album, il faudrait revenir un peu à la genèse de notre vie, François parle bien le Fulbé, moi je parle un peu bien Ewondo, c’est dû au fait que nous avons été à un moment séparé du fait de la conjoncture, François a vécu avec papa dans le Nord, moi je suis resté à Douala, d’où cette diversité de langues.

Cameroun-online.com: Des jumeaux qu’on sépare, vous avez vécu cela comment ?

François Diffiou Ditouké : Nous avons vécu cette séparation comme un coup de massue. Richard l’a dit tout à l’heure, les parents n’avaient plus assez de moyens pour nous permettre de poursuivre les études, mais une tante vienne en secours au papa, et on s’est retrouvé moi au nord, lui au Littoral, du coup bizarrement on a été affecté par une maladie infectieuse qui nous à conduit à nous retrouver en Europe, à quelque chose des fois malheur est bon. On s’est retrouvé en Europe ou nous vivons je dirais décemment en Europe aujourd’hui…

Cameroun-online.com: Nous sommes en quelles années là ?

Richard Mony Ditouké : La séparation intervient en 1989, et on se retrouve en 2000. 9a fait 10 ans d’écart, dix ans de souffrance, dix ans aussi d’une grande intériorité où on se pose beaucoup de questions, où on essaye de comprendre pourquoi et dix ans qu’on n’oublie pas parce que c’est dix ans de souvenirs…

Cameroun-online.com: François délégué médical, Richard pompier à Paris, vous pourriez avoir des vies pépères pourquoi ce plongeon des tribulations de la musique en temps passé en studio, en spectacles, en voyages…

On ne vit pas de la musique, mais on veut que les autres aient un espoir à travers la musique

François Diffiou Ditouké : Je vais rectifier, c’est plutôt secrétaire d’analogie médicale, pas délégué, c’est vraiment autre chose…En fait nous vivions en fait une vie assez décente en France et on s’est dit mais pourquoi pas ? Etant donné qu’aujourd’hui, le Makossa, le Bikutsi, les musiques camerounaises qui ont inspiré tant d’autres battent de l’aile, on est aujourd’hui marqué par un phénomène musical de l’Afrique de l’ouest. Aujourd’hui, quelqu’un vous chante du Bikutsi, du Makossa, de l’Assiko, en « coupant décalant ».

En fait les J-Mako ont voulu dire « ben non on a la nôtre, essayons aussi de l’exprimer à travers ce que nous faisons tous les jours, à travers ce qu’on pense profondément, d’où ce résultat de cet album à 10 titres pour un prix qui sort de l’ordinaire, parce que nous offrons le CD digipack à 2 500 F CFA on étudie d’ailleurs l’hypothèse de ramener ce prix à 2 000 Francs, car aujourd’hui les difficultés sont réels, et on étudie un nouveau prix avec nos managers Michel Nyoungue…

On ne vit pas de la musique, mais on veut que les autres aient un espoir à travers la musique, c’est pour cela que nous avons fait passer la passion au devant des choses.

Cameroun-online.com: Vous parlez de passion, j’imagine que vous en vibriez déjà dans vos études à des endroits respectifs…Votre projet d’album avant la parturition en 2006 date de quand ?

Richard Mony Ditouké : Le projet il date depuis 1997, on a commencé à travailler les chansons bien qu’étant séparés, chacun essayait d’ébaucher une ligne mélodique, l’autre deux ou trois phrases. En 1999, on n’était pas encore uni, j’étais encore dans le Nord, mais j’étais revenu à l’occasion de vacances à Douala où on a eu l’occasion de rencontrer Hoeigën Ekwala qui a encore attisé en nous cette envie de se lancer dans le milieu, mais bon les moyens n’y étaient pas, vous savez dans le monde de la musique il n’y a plus de producteurs, malheureusement c’est lié au phénomène de la piraterie où les producteurs ne s’en sortent que très mal.

Cette passion s’est fortement définie avec quelques rencontres qui ont fait que fin 1999 quand il est parti en Europe, je l’ai suivi en 2000, on a continué à rencontrer des gens dont Epée & Koum dont nous sommes les protégés…

Richard Mony Ditouké : …et aussi Michel Nyougué qui a pas mal porté notre désir d’entrer dans ce monde professionnel…

François Diffiou Ditouké : …Philip Miloko aussi, Emilie…ils nous ont énormément soutenus et toutes ces gens nous ont donné cette passion et en 2003-2004, on commençait les programmation en studio…mais il ne sort sur le marché qu’en 2006

Cameroun-online.com: Pourquoi le Makossa, ce rythme vous l’avez estimé porté au pinacle les valeurs que fvous vouliez exprimer ?

François Diffiou Ditouké : Quand on parle musique on parle de culture, et tout être humain où qu’il vive a des attaches quelque part et nous estimons que les nôtres sont dans le Littoral. Et malgré les efforts que font beaucoup pour que notre musique notre culture se fasse connaître dans le monde entier, malheureusement il restent des éléments qui ne permettent pas l’émergence de cette culture, je parlais de la piraterie, de cette musique en l’occurrence le « Coupé-décalé », le « Ndombolo » que j’aime.

On est dans un concert de nations où chacun devrait apporter sa contribution mais la nôtre est invisible, raison pour laquelle les J-Mako se sont dit ‘non’, on a suffisamment de moyens nous aussi pour défendre la cause culturelle camerounaise donc on s’y est lancé sans hésiter pour ce rythme là…

Richard Mony Ditouké : Je voudrais dire que ce n’est pas de la « figurance » que font les J-Mako, les J-Mako ont été bercé par le Makossa notamment pas Ekambi Brillant, Eboa Lotin, Salle John qui ont été pour nous le piédestal du Makossa, donc à les écouter, à se les ressasser très régulièrement, nous avons incommensurablement travaillé nos lignes mélodiques à partir de leur inspiration….

La sagesse c’est la somme des erreurs

Cameroun-online.com: Influences étrangères ?

Richard Mony Ditouké : Fela Ramson Kouti qui nous a beaucoup marqué….

François Diffiou Ditouké : Egalement Samagwana, donc il y a eu ces influences tant Camerounaises, africaines que mondiales, de ces personnes qui ont toujours fait une musique propre authentiques…et je pense aujourd’hui que nous avons ce devoir là de porter des valeurs qui ont été il y a vingt, trente, quarante ans positives, inspirées beaucoup de personnes…

Richard Mony Ditouké : je dirais des valeurs responsables !

Cameroun-online.com: Un dernier message à votre tribu naissante d’aficionados, vos fans ?

Richard Mony Ditouké : Je suis un peu plus relax là parce que c’est le mot de fin. Déjà nous sommes très émus pour l’accueil à l’aéroport, c’était plus de 1 000 personnes, nous sommes acclamés, il suffit qu’on s’arrête à un feu dans la voiture pour qu’on dise « voilà les deux jumeaux ! », et nous ça nous fait vraiment plaisir… Vous y voyez une filiation d’Epée & Koum là dedans, vous l’assumez une telle filiation ?

Richard Mony Ditouké : Je ne dirais pas directement une filiation , parce que aujourd’hui quand on parle de filiation, les gens pensent qu’on parle de concurrence, simplement que les J-Mako sont dans un petit nuage, nous nous y plaisons actuellement, mais je dirais aux jeunes qu’il ne faudrait pas rêver par ce que c’est un travail de dur labeur, c’est un travail qui nous a coûté beaucoup d’argent et aujourd’hui, grand merci aux auditeurs, à nos fans, à tout le public qui nous dit bonjour quand on passe, ça fait du baume au cœur, je pense que quelque part on l’a mérité, je leur dit que de bonnes fêtes de fin d’année, beaucoup de bonheur et que Dieu nous protège tous.

François Diffiou Ditouké : Je ne reprendrais pas Richard parce qu’il a quand même tout dit, je dirais aussi que les J-Mako n’ont pas de don dans la musique, ils ont bossé dur, très très dur pour arriver à cet album, donc à tous les jeunes ne perdez jamais espoir dans tout ce que vous faites, que ça marche ou que ça ne marche pas, dites-vous que vous avez essayez et toujours réessayer, la sagesse c’est la somme des erreurs. Donc travaillez, travaillez et très bonnes fêtes au rythme des J-Mako !

Entretien mené à Douala par François BIMOGO

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Commentaires
M
c est la vie et bon courage à vous qui aviez chosis la musique
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