Elite Malimba: Honorable Madame Ayayi, Doï da ngon'a Bonamouhaka
INTERVIEW
Honorable Rosette Ayayi née Moutymbo, Présidente de la Commission des
Finances à l'Assemblée Nationale camerounaise
La présidente de la Commission des finances de l’Assemblée nationale lève le
voile sur le déroulement des travaux, les préoccupations des députés et sur les
attentes en matière d’exécution de la loi des Fiances 2009.
L’Action : Madame la présidente, vous venez de terminer l’examen du projet de loi des finances de l’exercice 2009. Peut-on
avoir une idée sur la manière dont les travaux se sont déroules?
Hon. Rosette Ayayi : Comme vous avez dû le constater puisque je vous apercevais dans les couloirs, nous avons
travaillé à un rythme soutenu. D’abord parce que nous étions tenus par les délais. En effet, suivant le nouveau régime
financier, nous avons vingt jours à partir de l’ouverture de la session pour examiner et voter la loi de finances.
En outre, nous devons rencontrer individuellement chaque ministre, au vu de la documentation qui nous est fournie.
Nous étudions en profondeur les projets qui nous sont soumis.
Avec la programmation bien étudiée de l’ordre de passage des membres du gouvernement et l’organisation de l’équipe,
nous avons pu travailler en toute sérénité. Je tiens ici à féliciter tous les membres de la commission des Finances pour
leur assiduité.
Je remercie particulièrement le très honorable président de l’Assemblée nationale qui nous a assisté tout au long des
travaux et n’a cessé de nous encourager. Nous remercions l’administration de l’Assemblée nationale pour son
assistance. Je remercie au nom des membres RDPC de la commission, le président du groupe RDPC pour ses conseils
bienveillants.
L’opinion s’est néanmoins émue de voir des membres du gouvernement passer pas mois de trois heures devant les membres de la commission des finances. Comment justifiez-vous ces longs passages ?
Le passage des membres du gouvernement se déroule en plusieurs étapes
accueil par le président de la commission
présentation du projet de budget à l’étude par le ministre concerné
discussion générale
examen du chapitre budgétaire
Vous comprenez donc que nous puissions mettre un certain temps, surtout en ce qui concerne la discussion générale.
Les commissions doivent avant d’adopter un chapitre, s’assurer que tout est pris en compte pour le bien être des
camerounais. Certains domaines préoccupent les camerounais plus que d’autres, non pas qu’ils soient plus importants
que d’autres mais parce qu’ils touchent leur vécu quotidien, c’est normal que les responsables nous donnent plus de
détails.
Pourtant, aucun ministre n’a été amené à revoir sa copie ?
L’objectif n’est pas de renvoyer les ministres revoir leurs copies. On peut en arriver là si c’est nécessaire surtout si les
Camerounais sont lésés dans leurs droits. Mais nous privilégions le dialogue et la concertation. Les ministres ont une
feuille de route prescrites par le Premier ministre chef du gouvernement. Ils ont des objectifs à atteindre et ils doivent avoir
des moyens pour les atteindre.
Nous sommes souvent amenés à prescrire des corrections dont il nous appartient de suivre la prise en compte et
l’exécution. Les textes nous permettent de suivre l’exécution du budget à mi-parcours.
Peut-on savoir, madame la présidente, quelles étaient les principales préoccupations des députés au cours de l’examen
du projet de loi des finances ?
Les préoccupations des députés sont pour la plupart d’ordre général, mais il peut arriver que certains posent des
questions concernant leur circonscription électorale, ce que je trouve légitime, bien que je ne l’approuve pas toujours.
Les préoccupations portent sur :
les options du gouvernement pour faire face à la crise financière et économique qui s’annonce, le manque de réalisme
dans le cadrage budgétaire, le niveau de consommation des crédits dans les secteurs prioritaires, l’appui à l’importation
de ciment, les crédits PPTE, la bonne exécution du recouvrement des ressources, le financement de l’économie par
des banques, l’impact des mesures contre la vie chère, la structure de la dette intérieure, et les privatisations en leur bien
fondé, la lutte contre les lenteurs administratives, les cellules de lutte contre la corruption, les problèmes de sécurité,
l’amélioration de la qualité de la dépense, etc…
de manière spécifique :
l’exécution des marchés dans certaines localités, la création de lycées agricoles ; construction de centres de santé, la
construction de pistes rurales, le bitumage des routes, l’électrification villageoise, l’accès à l’eau potable, etc…
Pensez-vous, madame la présidente, que ce projet de budget est de nature à permettre au gouvernement, de traduire en
actes concrets, la politique des grandes ambitions du président Paul Biya ?
Nous sommes en période de crise naissante, il serait malvenu de faire des affirmations hâtives. Nous croyons
néanmoins que ce budget qui, pour moi, est assez modeste a pris en compte tous les secteurs de production qui
devraient nous permettre de procéder à certaines grandes réalisations. Notamment de poser les bases pour les grands
projets structurants. Évidement, il faut rester vigilants et palier rapidement aux manquements éventuels.
L’un des grands problèmes dans l’exécution du budget au Cameroun, c’est la sous-consommation des crédits
d’investissement notamment. Qu’en ont pensé les députés ?
Les députés se sont longuement penchés sur la sous-consommation des crédits d’investissement, ce d’autant plus que
nous avons eu à examiner la loi de règlement de l’exercice 2007. L’attention du ministre des Fiances a été attirée la
dessus.
Maintenant que, les députés sont membres des comités de suivi de l’exécution du budget d’investissement dans les
régions, ils donneront un sacré coup de pouce dans ce domaine.
Globalement, le projet de budget de l’exercice 2009 vous semble-t-il être réaliste ?
Le projet de budget 2009 nous semble réaliste, il est préparé par des professionnels, soucieux du développement de leur pays et du bien être de leurs population, et surtout il est élaboré sous hautes instructions du chef de l’Etat, son excellence monsieur Paul Biya.
Il faut maintenant souhaiter qu’il soit bien exécuté, je ne doute pas que les collaborations du chef de l’Etat y veilleront.
Interview : Simon Meyanga
SOURCE: SITE WEB OFFICIEL DE L'ACTION / OFFICIAL WEB SITE OF THE ACTION