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ILIMBE-ILIMBE
20 juillet 2010

Afin que nul ne l'ignore! Par Ndoumbè Marcelin

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S.M. Ndjo Ebouè, MM Wonja Kwin et Kutta Dooh Henri congratulant Ndoumbè Marcelin au printemps 2003


ILIMBE – ILIMBE

UNE NAISSANCE DOULOUREUSE

ET UNE CROISSANCE TUMULTUEUSE

 

La quête de l’unité, de l’entente est une constance chez les Malimba. Le paradoxe réside dans l’impression que les Malimba donnent de les rechercher pour mieux s’en éloigner. Nous avons noté la présence du mouvement « Mbemb’a Mulimba » au début des années 1900, puis plus tard « Mulimba Moto Mo » dont on retrouve les traces en 1930, « CODECAM », « AJEMA », « CREPMA », « ILIMBE-ILIMBE » entre autres, qui ont connu des fortunes diverses.

Fort heureusement, toutes les tribulations ne sont pas de nature à décourager les Malimba. Tel Sysiphe, ils repartent à la besogne. Il faut que le circuit des efforts vains s’arrête pour laisser place à celui des entreprises productives, c’est notre souhait à tous.

Manifestement, nous ne savons plus où nous allons. Alors arrêtons-nous un instant pour regarder d’où nous venons. Au-delà de l’habillage qui est souvent présenté, il y a des problèmes de fond qu’on semble éluder et qui à défaut de joncher notre parcours reviennent inlassablement.

LE GRAND RASSEMBLEMENT MALIMBA DE 1997

Cette assise a été voulue par la grande majorité des Malimba suite à un travail de fond, de porte à porte réalisé par le « CREPMA » aussi bien dans les villes que dans les villages.

De l’avis de tous, c’était un succès remarquable.


Dans la phase préparatoire, il avait fallu la présence de personnes très déterminées au milieu d’une majorité de sceptiques. A la fin de celle-ci, il fallait désigner le bureau qui devait conduire les travaux le 19/12/1997. Le Dr Békoè qui arrive à la fin des préparatifs, propose de faire comme les autres, à savoir « choisir au sein de l’élite la personne la plus haut placée dans l’échiquier de l’administration ». Bien évidemment, cette personne, c’était lui. Mme Ayayi, MM Edoubé et Kutta se braquent. Suivent les conciliabules qui permettent de décider qu’il reviendra à Edéa où se déroulent les préparatifs, la coordination et la cérémonie de choisir la personne qui présidera les travaux.


Il n’y eut plus ni la somme de 50 000 FCFA ni la banderole promises par Dr Békoè. Lui-même était absent aux travaux pour cause de « réunion » ce samedi à Yaoundé.


De 1997 à 2000


Après l’euphorie de la fête, il faut se remettre au travail dans l’optique de la création de ce qui deviendra ILIMBE-ILIMBE. Au sein d’Edéa, M. Kutta qui avait présidé les travaux était loin de faire l’unanimité au sein des Malimba d’Edéa qui le trouvaient très distant. Mais il avait le soutien de Mme Dipanda Pauline qui était une forte personnalité sur plusieurs plans.

Très vite M. Kutta est isolé et à ce moment là, il avait des problèmes personnels. En dehors de M.Mouandjo son secrétaire , aucun Malimba d’Edéa n’assistait aux réunions qu’il convoquait. M. Kutta décide de tout laisser tomber. C’était un coup de tonnerre. Après tant d’espoir suscité par le Grand Rassemblement, qu’allait-on expliquer au peuple qui en attendait tant ? La décision de M. Kutta semblait irréversible.


LA RESCOUSSE DU CREPMA


Cinq membres du CREPMA de Douala discutent avec M. Kutta et obtiennent de lui que cette démission ne soit pas rendue publique au regard de son impact négatif et destructeur au niveau de la communauté. Ces personnes ont donc continué réunion et séance de travail à Edéa et à Douala jusqu’au retour pogressif de certains Malimba d’Edéa, puis ceux de Yaoundé, de Dizangué et de Malimba Océan.


M. Kutta retrouve de l’intérêt et se remet dans le mouvement. La rédaction des Statuts est confiée à Douala, celle du Règlement Intérieur devait suivre sous la conduite d’Edéa et celle des Statuts et Règlement Intérieur de l’Assemblée des Chefs sous la conduite de Dizangué.


STATUTS DE ILIMBE – ILIMBE


Nous avons déjà expliqué dans notre blog, dans un article précédent rappelant le 10ème anniversaire de notre mouvement en 2009, le choix de la dénomination ILIMBE – ILIMBE, tout comme récemment les problèmes du CODECAM. Dans les consultations des populations citées plus haut, celles-ci avaient vivement émis le vœu de voir disparaître le « CODECAM » à cause des problèmes de gestion (voir articles précédents). (Je ne partage pas cette idée, pas plus hier qu’aujourd’hui et mon point de vue est connu).

Mais il faut traduire la volonté populaire dans le mouvement en création. Toute communauté a besoin d’un comité de développement, le supprimer est tout à fait incompréhensible. Le développement se fait avec tous et pour tous : d’où le choix ILIMBE – ILIMBE « Assemblée Traditionnelle pour le Développement de Malimba ».


A ce concept était opposé un autre, dont la paternité est du Dr Békoè et de Emandè Simon. D’après eux, il fallait faire comme les autres, c'est-à-dire créer un mouvement comme celui des Elog Mpo’o « ACTEM : Assemblée Coutumière et Traditionnelle des Elog Mpo’o » ou alors celui des Douala devenu celui des Sawa, le NGONDO. Ils proposaient donc « Assemblée Coutumière et Traditionnelle du Peuple Malimba »

Avons-nous les mêmes problèmes ? Avons-nous la même approche ? Pourquoi ce mimétisme improductif ?

Les deux concepts après moult explications et débat furent soumis au vote.

ILIMBE – ILIMBE « Assemblée Traditionnelle Pour le développement de Malimba » l’emporta haut la main.


M. NANGA Raymond fit part de son appréhension de voir le futur président s’ingérer dans les problèmes traditionnels y compris celui des chefferies. La réponse lui avait été donnée qu’un garde fous a été prévu à cet effet et écrit en gros caractère  « Le titre de président de « ILIMBE-ILIMBE » ne lui confère aucun pouvoir traditionnel ».


Les organes prévus dans les Statuts étaient les suivants :

Assemblée Générale

Conseil supérieur

Assemblée des Chefs

Bureau Exécutif

Régions

Secteurs


Ce document avait été rejeté par l’administration par ce qu’il comportait l’Assemblée des Chefs comme organe. Les Chefs qui sont auxiliaires de l’Administration ne pouvaient donc se retrouver comme tels dans une pareille organisation.

L’Assemblée des Chefs fut retirée comme Organe mais conservée comme faisant partie du Conseil Supérieur. Les Statuts furent acceptés par l’administration.


Quand M. DIKANJO Simon déclare que les organes de Ilimbè Ilimbè sont l’Assemblée des Chefs et le Bureau Exécutif, je me demande d’où il tire cela.


Le Règlement Intérieur a complété les Statuts


ASSEMBLEE DES CHEFS


M. MBONGOLO MBELLA Siegfried qui conduisait la réflexion sur ce sujet avait une démarche très logique qui consistait à faire un état des lieux (diagnostic) avant de proposer des solutions. La publication de la première mouture de son excellent travail s’est heurtée à la vive opposition de M. NANGA Raymond pour la raison simple que M. MBONGOLO, très critique, y avait écrit que les demeures de nos chefs ressemblaient plus à des poulaillers qu’à autre chose.

Il ne put continuer sur la phase des propositions qui devait suivre.

L’Assemblée des Chefs ayant été retirée comme organe d’ILIMBE – ILIMBE et face à l’opposition conduite par M. NANGA Raymond, la tentative de son organisation s’arrêta net. Les autres éléments nécessaires à l’organisation de la première Assemblée Générale Ordinaire de ILIMBE-ILIMBE étaient disponibles.

Celle-ci  devait se tenir à Yoyo.

Yoyo n’avait pas de structures d’accueil et peu de Malimba y étaient installés. En attendant une évolution de côté, la décision fut prise que, tout comme le Grand Rassemblement, la première AGO d’ILIMBE ILIMBE se tienne à Edéa, avec deux innovations majeures :


- La pirogue ILIMBE-ILIMBE

 

- Le tissu-pagne ILIMBE-ILIMBE


LA PIROGUE ILIMBE – ILIMBE


La confection de la pirogue est évaluée à 4 000 000 F. Quelqu’un, dans une approche mathématique juste mais irréalisable estime que les Malimba étant un peu plus de 4 000 âmes (personnes ne sait d’où il tirait ses sources), en contribuant chacun pour 1 000 F, on aurait le compte pour notre action. La cotisation fut lancée, elle n’atteindra que 284 000 F. De nombreuses recherches permirent de localiser trois arbres, l’un à Dizangué, le deuxième à Bossambo-Farm et le troisième à Malimba Océan.

L’arbre de Bossambo-Farm semblait offrir les meilleures caractéristiques. Une mission de ILIMBE – ILIMBE accompagnée des deux chefs supérieurs BONNY MATANDA et NANGA Raymond se rendit en mai 1999 dans ce village. La pratique des rites traditionnels s’effectua dans la forêt autour de l’arbre sous l’égide du chef BONNY MATANDA. M. NANGA Raymond et ceux qui avaient peur attendirent au village de Bossambo-Farm.

Au retour, le verdict des spécialistes était irréfutable : « l’arbre est petit, on ne peut en faire qu’une pirogue de l’ordre de 50 à 55 pagayeurs ». Très peu eu égard à l’envergure de Malimba.

M. NANGA Raymond annonça qu’il n’est pas allé dans la forêt parce qu’il n’avait pas encore tous les attributs, que son intronisation/installation aurait lieu au mois de juin 1999 et qu’il souhaitait qu’elle soit organisée par ILIMBE – ILIMBE. Trop juste, lui avait répondu tous les intervenants. Il ne modifia pas sa date et défia même l’assistance en déclarant que de toutes façons il avait déjà le soutien et l’aide de Messieurs EDING Bernard et MOUTASSI à cet effet.

 

Son installation se fit avec quelques Malimba, ce qui fit dire à un chef à l’époque : « E bèi pètè bwam na moto alé ikutamè o tétén a mutombo mwa lobi ipinya na a ula ni nyai ihôn » « Il eut été préférable qu’on se cachât dans une fosse d’aisance plutôt que de supporter pareille honte ».

Ce petit détour a son importance dans la suite des événements.

L’arbre fut abandonné, la pirogue ne fut pas prête pour l’an 2000. Des sommes cotisées, il ne restait plus qu’une vingtaine de mille qui sera dépensée pour le même objet en 2002.


LE TISSU – PAGNE ILIMBE – ILIMBE


Pour le confectionner, il fallait le motif et l’argent. Préalablement à ILIMBE-ILIMBE, Dr Békoè avait lancé un concours qui devait primer les meilleurs artistes Malimba. M. DIKANDA Pierre Charles en était le président du jury. Deux dessins avaient retenu l’attention : celui représentant la femme à la récolte des palourdes et celui représentant le pêcheur entrain de lancer son filet (épervier).


A ces deux dessins s’ajoutèrent celui de M. DIKANJO Simon avec un soleil au zénith, deux pagaies dont les pointes se touchaient et à la base desquels était disposé un tas de palourdes (je ne parlerai pas du sujet qui fâche : le triangle) ; le dessin de M. NGANDO Raymond Douglas qui en plus de quelques éléments ci-dessus avait un filet de pêche venait clore ce tableau.


Une synthèse de ces quatre dessins fut réalisée par une commission pour avoir ce que tout le monde voit à travers le tissu-pagne.


Le plus dur était à venir, mettre en forme les dessins, suivre le travail du maquettiste et de l’infographiste de la Cicam, négocier les prix, rechercher les financements, obtenir la sortie du tissu avant la tenue de l’AGO. Ceux qui ont connu Ndokoti à l’époque peuvent vous dire que ni les piétons ni les camions n’osaient s’aventurer à cet endroit.


Ce travail herculéen fut confié à votre humble serviteur qui y perdit le moteur de son véhicule.


C’est l’occasion de remercier tous ceux qui ont aidé soit physiquement, intellectuellement ou financièrement à cette œuvre qui fait la fierté des Malimba depuis l’an 2000. Deux jeux de 500 tissus-pagnes ont été servis, le premier, très vite épuisé avait permis de lancer une deuxième commande. Le bénéfice obtenu de la vente des tissus devait alimenter la caisse de ILIMBE ILIMBE.


Il fallait un minimum de 50% environ des 3 000 000 F pour confirmer la commande et lancer la fabrication. Les promesses enregistrées permettaient d’atteindre cet objectif. Mais elles n’étaient pas tenues, il avait encore fallu négocier à la baisse (900 000 F) le premier versement

tableaucotisationmlimba


Il y a eu deux tirages de 500 pagnes chacun vendus à 8 000 F/pièce. Les régions de Douala et Edéa avaient eu 200 pagnes chacune et à chaque tirage et celle de Yaoundé 100 pagnes. Tous les contributeurs avaient été presqu’entièrement remboursés.


Dr Békoè à qui les pagnes de Yaoundé avaient été remis et qui en apportait la contre partie autant que faire se pouvait, est encore redevable de 720 000 F qu’il avait promis rembourser depuis l’an 2000 à l’heure du bilan effectué chez M. Wonja Kwin Nicolas.


Bien qu’il n’y ait pas contribué, les Malimba lui avaient fait confiance en lui remettant les pagnes.


Avec la sortie du pagne, il y avait de quoi aller à la toute première fête d’ILIMBE-ILIMBE avec un minimum de fierté, mais pouvait-on sonner le tocsin de l’unité retrouvée ?


Pour cet événement, une plaquette devait aussi être confectionnée. Ce travail fut confié à M. NDOUMBE qui apprêta un document «  LE PEUPLE MALIMBA ET SON HISTOIRE ». Il fut soumis à la lecture critique et à l’enrichissement éventuel de tous. Après son exploitation, Dr Békoè lui trouva un « jumeau » qu’il baptisa « LE DESTIN PARADOXAL ».


Les deux plaquettes furent confiées à M. KOTTE Jean Keller (qui est dans les métiers de la communication) pour en faire la synthèse. Deux semaines après, il déclara que les deux documents étant semblables, il ne pouvait en faire la synthèse. Pour le choix, il préféra l’original.


Je dus donc faire ce travail à sa place malgré les contraintes du temps. Le rendu final est « MALIMBA : LE PEUPLE ET SON HISTOIRE », un autre élément à l’actif de notre Assemblée Générale.


PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE (28 – 30/04/2000)


Les préparatifs semblaient être allés bon train. Mais en arrivant à Edéa le 28/04/2000 vers 14h000, grande est notre surprise d’entendre M. KUTTA déclarer qu’il n’a pas pu faire le rapport d’activités de 1997 à 2000: « Avec Mouandjo Pierre comme secrétaire qu’est-ce que vous pouvez attendre ?» dit-il. Et pourtant il fallait bien rédiger un rapport d’activités. Le plus surprenant est qu’il n’y avait même pas de support de travail : tous les comptes-rendus de réunions depuis 1997 faits par M. Mouandjo.


Ce rapport sera fait de mémoire par le trio LOTHIN Emile Christian, EDONGUE Benjamin et NDOUMBE entre 16h00 et minuit chez M. EPOU Henri. Vers 20h00 à l’arrivée du Dr Békoè, M. Kutta est déjà très tendu du fait d’une organisation chaotique. L’annonce de la contribution de Yaoundé le fait exploser : non seulement elle n’atteignait pas le montant attendu de cette région, mais elle arrivait un peu tard. MM. Kutta et Békoè faillirent en venir aux mains n’eussent été les bons offices de M. EPOU qui arrangea tout cela en offrant en plus une bouteille de champagne. Le 29/04/200, vers 1h00 du matin tout le monde se rend à Malimba Farm pour le conseil supérieur.


Le décor est déjà planté. Les Chefs Supérieurs BONNY MATANDA arrivent, d’un pas majestueux. C’était sans savoir ce qui était tramé. L’honneur leur est donné de présider les travaux. Non seulement ils refusent de le faire, mais rejettent aussi la présidence de M. Kutta Dooh Henri.  L’atmosphère devient silencieuse, les regards fusent, les interrogations emplissent les esprits. Tout s’arrête. Le Chef BONNY est stoïque alors que M. NANGA Raymond esquisse un sourire narquois. ILIMBE – ILIMBE est entrain de mourir dans l’œuf.


M. NANGA Raymond est en train d’obtenir sa revanche sur ce qu’il a considéré comme affront en mai 1999 à Bossambo-Farm et Juin 1999 à Malimba lors de son installation.


Le déroulement de cette cérémonie sans une personne qui a participé à son élaboration et qui en connaissait les orientations était impossible. Je propose pour la direction des travaux le trio composé de M. NGAN ESSIA, président de séance, assisté de Mme Ayayi et NDOUMBE comme secrétaire. Le public applaudit pour faire pression sur les Chefs Supérieurs dont l’assentiment est attendu. Le Chef BONNY plie le premier en acceptant. M. NANGA Raymond plie à son tour en déclarant qu’on peut tolérer cette composition.


Les travaux démarrent, les commissions sont créées par la suite, les Chefs se retirent. Aux aurores, tout le monde se retrouve pour le rendu des commissions. Les Statuts prévoyant un Chef Supérieur à la tête du Conseil Supérieur, il fallait en désigner un. C’était la deuxième opportunité pour M. NANGA Raymond qui avait bien préparé son coup. Il prit la parole le premier pour déclarer « nous vous avons dit depuis le début que nous ne voulons rien, faites vos choses ». Nouveau blocage. L’avis du Chef BONNY fut sollicité. Ce dernier déclara sa solidarité à son collègue.


Les Chefs ne voulant pas se décider, quelqu’un proposa que le Chef le plus ancien en poste et le plus âgé soit désigné au poste. Les applaudissements fusèrent. On avait applaudi, mais le concerné ne s’était pas prononcé. Il déclara que « comme le peuple a décidé, je ne peux pas faire autrement ». « Acceptes-tu alors ? » « Oui j’accepte, que puis-je faire? ». Une autre salve d’applaudissement vint mettre un terme aux travaux.


La journée du 29/04/2000 était consacrée aux réjouissances pour les uns, au travail pour les autres dont certains étaient en reportage vidéo à Malimba Océan. Ils ne revinrent que vers 23h00 suscitant l’inquiétude de l’épouse de M. EBOUE Clément. La «  maison du parti » d’Edéa était pleine (2000 personnes) dans une ambiance électrique faite de concours de dance et de Miss Malimba, de concert d’artistes musiciens et humoristes, de bal.


Le 30/04/2000, la cérémonie de clôture est prévue à 10h00. Le public est là, inquiet de l’absence de M. EBOUE. En fait, il ne savait pas que ce dernier était rentré tard dans la nuit et fatigué, était allé se reposer pendant que l’équipe de reportage prenait la route pour Yaoundé. M. Kutta, qui lui aussi avait terminé la fête en boîte de nuit, avait succombé au sommeil.

 

Les travaux commencèrent à 13h00. Le rapport d’activités 1997 – 2000 fut délivré et les résolutions du Conseil supérieur furent soumises à l’approbation de l’Assemblée Générale. La plupart des interventions était positive. Celle qui dénotait le plus fut celle de M. NANGA Raymond qui visiblement n’avait pas fini de ronger son frein. Il n’avait pas supporté le volte-face du Chef BONNY qui de fait avait pris de l’ascendant sur lui. Il avait traité les Malimba du canton d’Edéa de Bassa. Ce fâcheux incident avait fini par être relativisé.


DECES ET OBSEQUES DU CHEF SUPERIEUR NANGA RAYMOND


M. NANGA Raymond avait eu maille à partir avec ILIMBE – ILIMBE. La réconciliation prévue le 18/11/2000 à Maljédu n’eut pas lieu. Après avoir organisé les conditions de son échec, le Chef mourut subitement la veille, le 17/11/2000. Les rumeurs allèrent bon train jusqu’à ses obsèques officielles en février 2001.


La famille rejeta ILIMBE – ILIMBE qui voulait s’impliquer dans l’organisation des obsèques. Le Chef BONNY MATANDA n’était non plus ni désiré ni programmé à ces obsèques. La présence de l’élite Malimba avait été exigée voire imposée par le Préfet.


Il n’était pas prévu d’intervention de ILIMBE – ILIMBE, celle-ci s’était imposée d’elle-même à cause de la présence de l’élite. La famille n’en voulait pas et j’en fus informé au début de la cérémonie. Confronté à la difficulté de mise en pratique de cette disposition, la famille NANGA que représentait M. DIKANJO Simon m’appela à un conciliabule pour m’informer qu’on pouvait donner la parole à ILIMBE-ILIMBE si c’est moi qui la délivrait. J’avais argué que ILIMBE – ILIMBE avait un président qui au demeurant était présent et c’était à lui que devait revenir la parole. Face à la fermeté, la famille dut céder et M. Kutta intervint.


La famille avait déjà perçu la volonté de M. Kutta de briguer la succession. Celle-ci se manifesta sans succès, moins d’un mois après à Mbiako le 18/03/2001.


Depuis lors, M. Kutta avait levé le pied dans la gestion de ILIMBE – ILIMBE. Il avait même organisé sa démission à plusieurs reprises mais le franchissement du rubicond lui était impossible.


PREPARATIFS DE l’ASSEMBLEE GENERALE DE 2002

 

L’Assemblée de 2000 s’était tenue à Edéa parce que Yoyo n’était pas prêt pour l’accueil des Malimba. Deux ans furent laissés aux Malimba pour construire chacun un logis de 2 chambres avec toiture en paille évalué à 200 000 FCFA d’après une estimation du Dr. DIKANDJO Dick Richard. Ce dernier n’est plus dans les bonnes grâces de M. Kutta. L’organisation de ces assises est confiée à Mme AYAYI Rosette.

Celle-ci ayant décliné l’offre, il n’y avait plus qu’une seule alternative : Dr DIKANDJO Dick Richard.


Le programme d’organisation très ambitieux est établi, allant du 27/10/01 au 02/02/2002 avec toutes les échéances et les acteurs impliqués. L’AG doit se tenir du 09/02/2002 au 11/02/2002.


Les réunions qu’on prévoyait à 11h00 commençaient toujours au meilleur des cas à 15h00 par le seul fait du président. Les nombreux reproches ne changeront pas cette attitude.


Les préparatifs à Yoyo sont très laborieux, le site étant vierge mais avec une nombreuse végétation arbustive. Il faut tout faire à bras d’homme et la main d’œuvre est rare. Dr DIKANDJO cesse toutes ces activités pendant deux mois pour la préparation de cet événement.


Le président convoque l’assemblée Générale et à une semaine de l’échéance, Dr Békoè initie une lettre qu’il fait signer au Chef BONNY, président du conseil supérieur arguant que l’épidémie de choléra s’étant déclenchée à Malimba depuis janvier, il y a lieu de décaler l’AG d’un mois.


Or depuis le début du mois de janvier 2002, nous nous réunissons et travaillons à Yoyo toutes les semaines sans problèmes. La nouvelle du report avait déjà été communiquée à Douala et à Yaoundé avant son arrivée à Yoyo. Il n’y avait plus de choix : l’AG fut reportée et la période du 15 au 17 mars 2002 fut retenue.


ASSEMBLEE GENERALE DE YOYO (2002)


Entre autres manifestations était prévue la pratique de « Ihanga Mbindè » dont l’organisation était confiée à M. NGAN ESSIA. L’engouement du début s’était estompé sans que nous en sachions la raison. Nous ne l’apprendrons que beaucoup plus tard : on ne pouvait pas la pratiquer au Kombo qu’est Yoyo (Campement de pêche) et en plus son organisateur n’est pas habilité à le faire, il n’est pas SO YAMBE.


Quand nous arrivons à Yoyo cet après midi du 15/03/2002 tout n’est pas prêt. Les travaux s’effectuent encore sur le site. Le groupe électrogène de Boongo a été déplacé vers Yoyo. On n’attendait plus que les câbles d’alimentation électrique que M. Kutta s’était engagé à apporter.


M. Kutta arriva au crépuscule et passa presqu’inaperçu. S’il pilotait un avion, il aurait volé en rase-mottes. Il fit un tour sur le site qui était plongé dans le noir. Il alla dans le Yoyo habité et y retint cinq chefs de village qui venaient prendre part aux travaux. Il leur offrit un casier de bières et leur annonça qu’il ne se passerait rien cette nuit. M. DIKANDJO alla à la recherche de câbles qui permirent d’éclairer le site. Vers minuit le décor était planté.


Le bureau de séance fut élu et les travaux commencèrent. Une forte pluie s’abattit sur le site des travaux. Il tomba des cordes pendant près de deux heures avec grondement de tonnerre, éclairs et vent violent obligeant tout le monde à s’agglutiner au milieu du hangar. Certains avaient peur mais ne pouvaient partir, la maison la plus proche était à plus d’un kilomètre et demi et pour y arriver, il fallait non seulement se mouiller mais passer à travers la forêt dans le noir. Pour préserver le groupe on l’avait aussi mis à l’abri. Pendant tout ce temps on s’était éclairé à la torche.


L’accalmie revint vers 3h00 du matin, la soixantaine de personnes présentes reprit les travaux. M. Moubandjè Jean Paul proposa compte tenu de la situation qu’il y ait une seule commission qui aborde les sujets, les uns après les autres. Les travaux se déroulèrent dans la sérénité jusqu’au matin. Ils étaient présidés par le Chef NGANDO René assisté de Mme BEBOY KOUTA Sarah épouse KALA LOBE et M. EDONGUE Benjamin. Le secrétariat était assuré par Mme EWANE Julienne et M. SOPPO Silvestre.


Avec deux véhicules de faible capacité M ; DIKANDJO et moi entreprîmes d’aller chercher les chaises à Mouanko à 23 km du site, soit 46 km en aller/retour. Au bout de trois tours nous avions assez de chaises pour accueillir les Malimba qui étaient arrivés entre temps en grand nombre. Pendant que nous déposions les dernières chaises, MM Kutta et Moubandjè installés parmi la foule, étaient entrain de reprendre les travaux du Conseil Supérieur réalisés quelques heures plus tôt.

 

Dr DIKANDJO, furieux, se précipita, courant, tombant et se relevant pour arracher le micro à M. Moubandjè dont l’attitude était aussi surprenante qu’incompréhensible. La tentative de M ; Kutta de torpiller les travaux à ce stade échoua. Conciliabules, commentaires, explications, tout y passa. Dans la nuit, la fête reprit le dessus : musique, poisson braisé, bouillon, bière, béhona, makossa, essèwè, il y en avait pour tous les goûts.


Les chefs retenus dans la nuit précédente par M ; Kutta étaient de la partie et très étonnés de ce que les travaux s’étaient bel et bien déroulés alors qu’on leur avait annoncé le contraire. Il s’ensuivit une vive altercation entre MM. Moubandjè et Kutta qui qualifiait le premier de traître. M. Kutta interdit son domicile à M. Moubandjè et aux « Bona Moulèndè» qui avaient participé aux travaux. La réaction de Mme Kutta qui était là entraîna aussi celle de Mme Moubandjè. Pour ne pas gâter la fête, nous allâmes chez le Dr DIKANDJO pour tirer cette situation au clair. Les chefs absents la nuit embarquèrent dans le véhicule de M. Kutta.


En clair, M. Kutta et quelques affidés avaient ourdi un plan depuis Edéa pour saboter les travaux de Yoyo. M. Moubandjè ne le respecta point, sa philosophie à lui étant qu’il ne pratique pas la politique de la chaise vide.


Le chef BONNY Sadrack sous le conseil de M. Kutta, parlant au nom des autres chefs, demanda un nouveau report de l’Assemblée Générale. Dr DIKANDJO s’affala sur son fauteuil, pensant à tout le mal qu’il s’était donné depuis trois mois. Après un soupir et d’un geste de félin, il se mit sur ses deux pieds et d’une voix forte, cria à tout le monde de partir, il ne voulait plus voir personne. Il débarrassa la table : Whiskies, bière, cacahuètes, tout parti. Il s’enferma.

M. Kutta raccompagna les chefs au domicile du chef Ewandjè. Ceux qui étaient à cette concertation partirent par petits groupes. Près de deux heures après, estimant que les esprits s’étaient apaisés, M. EDOUBE Lucien Célestin et moi tentâmes un sauvetage des meubles en nous rendant chez le Chef Ewandjè. M. Kutta n’y était plus. Après une heure de discussion, nous avions réussi à convaincre les chefs d’assister à la cérémonie de clôture. Nous avions même partagé le bouillon qui était en préparation. A deux heures du matin, le sauvetage avait réussi.

 

 

 

Le 17/03/2002 la clôture des travaux se déroula normalement après un culte animé par Mme EWANE. En guise de bénédiction, Dr DIKANDJO fut trempé dans les eaux de l’Océan Atlantique par tous les chefs présents y compris les « dissidents ».


LE COMPLOT PERMANENT


Les résolutions des travaux de Yoyo sont publiées. M. Kutta remet aussi un rapport au Chef Supérieur BONNY MATANDA dans lequel il conteste les travaux de Yoyo qu’il a pourtant organisé. Il lui demande de convoquer un Conseil Supérieur Extraordinaire, ce que le Chef fait sans sourciller.


Ce Conseil était illégal au regard des Statuts de ILIMBE ILIMBE. Une lettre ouverte avait été adressée au Chef pour lui signifier le caractère illégal du Conseil et surtout des répercussions néfastes à la vie de ILIMBE ILIMBE.


L’article 30 du Règlement Intérieur stipule ceci : « Il (le Conseil Supérieur) se réunit une fois par an en session ordinaire ou à la demande des 2/3 de ses membres en session extraordinaire ». Le Chef Supérieur n’est pas le Conseil Supérieur et il ne saurait l’être.


Les 25 et 26 mai 2002, soit deux mois après les travaux de Yoyo, nous nous retrouvons à Dizangué sur convocation du Chef Supérieur. Une cinquantaine de personnes assiste à la réunion. Le décor se plante. Sur l’estrade, les Chefs, en face d’eux la région de Malimba Océan avec comme singleton Dr DIKANDJO Dickc Richard, à gauche les régions d’Edéa, Yaoundé et Dizangué avec près de 45 membres, à droite la région de Douala avec 5 membres. M. EMANDE Simon est « maître des cérémonies ». Il rappelle l’objet de cette assise et propose qu’on passe à la création des commissions, il est environ 15h00 ce 25/05/2002.

 

 

 

Une motion d’ordre est introduite par les membres de Douala et le débat qui s’en est suivi a abouti à la conclusion logique que ce conseil était illégal. M. EMANDE, vicieux propose donc que plutôt que de rentrer, que l’on considère que le Chef a appelé ses enfants pour une palabre. M. EYOUM Félix de la région de Douala intervient pour demander qu’on ne nous perde pas le temps, il recentre le débat qui d’après lui, se résume en un point : « M. Kutta veut redevenir président d’ILIMBE – ILIMBE ». Piqué au vif, M. Kutta déclare que M. EYOUM se trompe, il ne veut plus être président. Ses supporters des régions d’Edéa, Yaoundé et Dizangué sont abasourdis. Ils s’interrogeront pendant la pause qui a suivi le tollé si leur présence à Dizangué valait encore la peine.

 

 

 

M. Kutta est très fûté. Dans les entreprises du genre il a toujours une « pièce de rechange, un joker». Celle-ci était M. MBANDJE Blaise. L’absence d’électricité de ce jour à Dizangué avait facilité les négociations car l’intermède avait duré jusqu’à 20h00. M.MBANDJE Blaise, malgré tous les appels insistants ne veut pas s’opposer à son « frère » DIKANDJO. Les travaux reprennent sous la lumière des bougies, les commissions sont créées comme s’il s’agissait d’une Assemblée Générale. Toutes les commissions proposent M.DIKANDJO comme président.

Le complot ayant échoué, pour ne pas rentrer bredouille, Dr Békoè propose qu’on change le titre de « président » du Bureau Exécutif en « Délégué National ». Les travaux des commissions du Conseil Supérieur doivent normalement être validés par l’Assemblée Générale, or celle-ci n’a pas lieu.


 Un mois après, Dr Békoè apprête des documents pour la convocation d’une autre Assemblée Générale ordinaire pour Septembre 2002. Il les fait signer par le Chef BONNY MATANDA. La circulation de ces documents à Edéa entraîne la convocation d’une réunion en début juillet présidée par le Chef chez M. BOJONDE Cyrille à Malimba II. Le rapport des travaux de Dizangué est demandé avec insistance au secrétaire : il n’existe pas. Furieux, MM. EPOU Henri et MBONGOLO MBELLA Siegfried constatent la nullité des travaux de Dizangué et la validité des travaux de Yoyo. Ils demandent au Dr DIKANDJO de continuer sur la base des résolutions de Yoyo et de pourvoir tous les postes si besoin est. Me BOJONDE était secrétaire de séance chez lui-même, il ne sortira jamais le compte-rendu.


Contre toute attente, le Chef BONNY MATANDA dit au Dr BEKOE de ne plus soumettre des documents à sa signature que il le fait d’habitude car cela crée du désordre à Malimba. « Il t’apporte donc des documents à signer ? » « Oui tout le temps, je lui ai dit de ne plus le faire ». Silence de cimetière. Dr Békoè resta bouche bée, il ne dit plus rien jusqu’à la fin de la réunion. Ils attendirent notre départ pour rester tancer le Chef. Ce dernier se défendit en disant que le regard de M. LOTHIN Emile Christian avait quelque chose de foudroyant. En fait il avait été déstabilisé par le regard fixe de M. LOTHIN qui cherchait à dépister le mensonge.


Le 27/07/2002 la passation de service intervint chez le Chef Supérieur à Edéa entre les présidents des bureaux sortant et entrant. Y avaient pris part : KUTTA DOOH Henri, WONDJA KWIN Nicolas, NDOUMBE KWEDI Cécile, DIKANDJO Dick Richard, EPOULE Ernest, EDOUBE Albert, NDOUMBE Marcelin et le Chef BONNY MATANDA Alexandre Michel.


Très rapidement Dr DIKANDJO installe les régions de Douala, Edéa, Yaoundé, et autres dans une ferveur populaire. Mais le combat continue, soit de manière visible, soit en sourdines. M. ELIMBI Ebénézer, Vice-Président (membre du Bureau Exécutif de Yoyo), se fait élire délégué régional de Yaoundé. M.EDOUBE Lucien Célestin secrétaire élu à Yoyo a une excuse chaque fois, il n’assiste à aucune réunion.


Le mandat doit prendre théoriquement fin en juillet 2004. Il est prorogé pour permettre la participation au Ngondo 2004 dans de bonnes conditions.


En novembre 2004 lors d’une rencontre fortuite à Edéa entre Malimba dont MM. Kutta, Dikandjo, Wondja, Ndoumbè, le président de ILIMBE-ILIMBE annonce le lancement prochain de la réunion préparatoire en vue de la tenue de l’Assemblée Générale.M. Kutta propose au préalable une réunion de réconciliation à l’effet de démarrer l’année 2005 sous de meilleurs auspices. Il propose la date du 18/12/2004. M. Dikandjo devait ventiler les convocations et M. Kutta obtenir la salle de réunion à Edéa. A l’approche de cette date, M. Kutta déclara qu’il n’a pu obtenir la salle et il proposa que la réunion soit reportée au 18/01/2005. Trop tard car la réunion préparatoire doit avoir lieu à cette date.


2005 : L’ANNEE DU DESORDRE

 

Les convocations sortent pour la réunion du 18/01/2005. M. EPOU qui avait réceptionné celles d’Edéa et de Yaoundé avait estimé qu’à cette date les fonctionnaires de Yaoundé n’étaient pas payés et nous sommes au sortir des fêtes de fin d’année. Il proposa que la réunion fût reportée au 31/01/2005. Comme seconde raison, il communique la volonté du Chef Supérieur, hospitalisé depuis de nombreuses semaines à Douala, de prendre part personnellement à cette réunion.


Dr Dikandjo Dick se braque, il n’accepte pas ce second report. Tout le monde s’y met afin qu’il plie : ce qu’il fit malgré lui. De nouvelles convocations sortent pour le 31/01/2005. Curieusement, elles ne sont pas distribuées à Douala. M. EPOU n’a remis ni celles de Yaoundé ni celles d’Edéa à qui de droit. Interrogé, il déclare, pince sans rire, que si Dr Dikandjo convoque une réunion, personne n’y viendra, il a donc préféré que la réunion fut convoquée par le Chef Supérieur.

 

Il fait signer les convocations pour le 07/02/2005 par le Chef toujours hospitalisé. Il se rend à Yoyo pour l’expliquer au président de ILIMBE ILIMBE, Dr DIKANDJO. Quel paradoxe ! Cet acharnement devait bien cacher quelque chose.


LE 07 FEVRIER 2005


Le Chef est toujours hospitalisé. M. MATANDA Eugène Jacques, son fils, se porte garant de la sortie du Chef, il s’engage auprès du Directeur Général de l’Hôpital Laquintinie de Douala à le ramener à 17h00. La réunion est prévue à 11h00. Le Chef arrive à l’heure, il repart sans être descendu de voiture. Il revient une heure après, même scénario. A 13h00, on fait entrer un trône (chaise royale en bois sculpté) qu’on installe. Le Chef arrive quelque temps après poussé sur une chaise roulante une énorme canne en bronze posée sur les cuisses, l’air visiblement très affaibli : stupéfaction générale et calme plat.


Il s’installe, tout le monde aussi. Il salue et déclare à l’assistance qu’on attende un peu car c’est M. EPOU qui a tout organisé, c’est lui qui a tous les papiers, c’est lui qui sait tout. Mais il est d’astreinte et devait normalement être libre à midi. Vers 14h00, M. EPOU arrive à l’hostellerie de la Sanaga et s’installe près du Chef. Ce dernier appelle à la table de réunion Dr Békoè pour présider la séance par délégation et Me Bojondè pour le secrétariat.


Dr Dikandjo est assis sur la première ligne dans l’assistance. Cette présence gêne énormément. Les travaux commencent. Quelqu’un dans la salle demande que Dr Dikandjo aille autour de la table, mais il n’y a plus de place, il se place en décalage complet côté droit.

Le bilan critique et hautement négatif de son mandat est dressé par le chef EPOU. La parole est donnée à l’assistance pour la proposition de solutions. Dans une orchestration bien huilée, Dr Békoè distille les interventions qui vont toutes dans le même sens : le dépôt du Dr Dikandjo. La parole est remise au Chef pour la clôture de la séance. Après une brève intervention, il demande si quelqu’un avait encore quelque chose à dire. Ce n’est plus Dr Békoè qui passe la parole. Dr Dikandjo lève le doigt, la parole lui est accordée.


Dans un style qui lui est propre, il démonte toute la machination, porte des attaques bien ciblée, obligeant ces derniers à un droit de réponse. La réunion reprend sur d’autres bases. Les vérités sortent sur les transactions foncières, sur les intelligences diverses. La complicité des chefs est mise à nu. A 18h00 nous sommes obligés d’arrêter.

 

Le Chef doit rentrer à l’hôpital. Sa mission, qu’il ne maîtrisait pas et qu’il était appelé à accomplir au risque de sa vie, avec la caution de son propre fils, vient d’échouer.


Nous sommes conviés à un énorme banquet dans un restaurant spécialement aménagé pour fêter le succès du putsch. De mémoire de Malimba, je n’avais jamais vu pareil déploiement dans une réception de la communauté. Il n’était pas de bon ton qu’on y restât. Pourquoi tant de méchanceté, tant de haine?


Les 15 et 16 JUILLET 2005

M. EPOU remet çà. En sa qualité de représentant (non reconnu) du Chef Supérieur, président du Conseil Supérieur de ILIMBE ILIMBE,l convoque un Conseil Supérieur Extraordinaire de ILIMBE ILIMBE qui comme à Dizangué, se mue pendants son déroulement en Assemblée Générale Extraordinaire qui elle aussi se mue en Assemblée Générale Ordinaire.


Les travaux se déroulent le 15/07/2005 à Malimba-Farm en présence d’une trentaine de personnes. Dr Békoè est désigné Délégué National, il demande la restitution de l’appellation président de ILIMBE – ILIMBE, elle lui est refusée (l’arroseur arrosé), il supplie qu’on change au moins la dénomination de ILIMBE – ILIMBE en « Assemblée Coutumière et Traditionnelle du Peuple Malimba ». Face au fiasco de Malimba-Farm certains participants ne reviennent pas le 16/07/2005. Ceux qui arrivent, viennent en souvenir des festivités de 2000.


La participation cumulée des 15 et 16/07/2005 est de ……74 personnes. A près ces faits d’armes, Dr Békoè s’envole le 18/07/2005 pour la France, il reviendra vers fin Août 2005


20  AOUT 2005


Une réunion se tient à Malimba Océan, à l’école publique de Moulongo. Elle connaît la participation de 109 personnes parmi lesquelles les Chefs EPOU (représentant le Chef Supérieur) NDJO EBOUE, ETONDE et M. EMANDE Simon. Cette réunion déclare les travaux des 15 et 16/07/2005 anti statutaires et ses résolutions nulles et de nul effet. Elle demande au bureau du Dr Dikandjo de continuer jusqu’au Ngondo 2005.


Le mécontentement était au paroxysme. Certains déclarent que les branches (Malimba d’Edéa) ne peuvent pas en imposer au tronc et aux racines (Malimba de l’Océan), d’autres appellent leurs frères d’Edéa « gens d’Edéa » d’autres encore déclarent la fin du « Moto MÔ » et du «BWEMBA BÔ ». Le chef NDJO EBOUE (qui n’a pas voulu s’inscrire sur la fiche de présence)  supplie qu’on ne les appellent plus « gens d’Edéa » parce que ce terme fait allusion aux bassa ou aux Bakoko.


M. TICKE Théodore élu Vice-Délégué à Malimba-Farm démissionne.

 

A son retour Dr Békoè fait signer un Avis au Public par le Chef Supérieur BONNY MATANDA qui informe que le Dr Békoè est le nouveau Délégué National de Ilimbè-Ilimbè. Dr Békoè commence un travail de sape, il envoie des émissaires, à la tête desquels se trouvait M. EMANDE Simon, à Maljédu tenir ce langage à ses congénères : « Les Malmbenguè ont dirigé ILIMBE-ILIMBE (NDOUMBE ?), les Moulongo l’ont fait (KUTTA), les Boongo aussi l’ont fait (DIKANDJO), maintenant que c’est le tour des Maljédou (BEKOE), vous n’allez tout de même pas laisser tomber votre frère et fils : que les autres ne vous trompent pas.


C’est le genre de langage qui marche. La scission commence à Malimba Océan.

 

 NGONDO 2005


L’objectif que visait le Dr Békoè était d’aller au Ngondo 2005. Celui de 2004 avait tellement réussi que les Malimba avaient retrouvé leur fierté. Il n’y avait que pour Malimba sur les berges du Wouri et à Youpwè. Le tissu-pagne était étincelant. La fête était belle. Dans leur style qui leur est particulier ils déclaraient qu’ils « jouaient au football avec les beignets ». Il y avait « Yoyo et Lawrence ».


Dr Békoè y alla donc. Il eut pour la prunelle de ses yeux : le Ngondo était tout, sauf ce qu’il pensait, les reflets qu’il voyait. Il abandonnera Ilimbè-Ilimbè à M. Dikanjo Simon (ne pas confondre à l’autre) quelques mois plus tard. M. Dikanjo Simon n’est ni Vice-Délégué, ni Vice-Président, ni membre du Bureau exécutif, ni Délégué de région.


La cour du Roi Pétaud s’est installée.

REFLEXION

La vision que nous avons des problèmes Malimba, à défaut d’être superficielle est souvent très étriquée. Comme on le dit en Malimba : « Nous avons brisé le miroir de la honte ». Pourtant, il faut en recoller les morceaux pour admirer notre figure hideuse: une communauté :


· dont le jeu favori est l’auto-destruction.


·  dans laquelle des enfants se détestent et se haissent sans raison apparemment valable.


· dont des enfants sont capables de taire leurs dissensions profondes et s’unir pour nuire à leur communauté ou à leur semblable, pour brader leur patrimoine pour rien du tout : Ils sont pires que « Mbonganto ».


·  où des fils sont capables de sacrifier la vie de leur père juste pour nuire à autrui.


· où les chefs ne sont que des faire valoir que les sujets ne respectent pas. Ils en usent et abusent à satiété. Ils les choisissent d’ailleurs à dessein pour s’offrir le ridicule en prime.


QU’EST DONC ILIMBE – ILIMBE ?


ILIMBE – ILIMBE n’est pas une association, ILIMBE – ILIMBE c’est le peuple Malimba, ILIMBE – ILIMBE, c’est MALIMBA tout court.

Pour fonctionner normalement, il fallait s’inscrire dans le registre des associations. C’est pour cette raison que nous l’avons fait, sans rien enlever à l’esprit.


Au stade actuel de notre évolution, ILIMBE – ILIMBE n’est et ne peut être dirigé par les Chefs. Relisons nos Statuts. ILIMBE – ILIMBE est conçu de telle manière qu’il n’y a pas de groupe dominant dans le Conseil Supérieur. Il n’y a donc aucune minorité de blocage. ILIMBE-ILIMBE est une dynamique. C’est la raison pour laquelle les nombreuses tentatives de groupuscules de l’embrigader ou de la bloquer ont toujours échoué.


On n’adhère pas à ILIMBE-ILIMBE, on naît, on est ou on devient ILIMBE


Nous croyons en notre capacité de réflexion et d’action, en la qualité de nos hommes. C’est la raison pour laquelle, bien qu’étant ultra minoritaires, nous avons pensé à nous mettre ensemble pour relever les défis inéluctables qui devaient poindre à l’horizon, ensemble pour une synergie.


Nous avions anticipé ce mouvement pour être prêts le moment venu. Ce moment et les défis que nous devons relever sont déjà là, bien que certains ne les voient pas encore.


Les mal voyants ont pris les devants pour mener les troupes (on ne dit plus aveugles, c’est inconvenant).

 


Si nous ne voyons pas encore le désordre en ces quelques pages, j’en écrirai d’autres.

Qui doit se réconcilier? Avec qui? Pourquoi?

Le jour arrivera où nous nous mettrons ensemble, mais il faudra que toutes les vérités soient connues. Nous irions au préalable prendre un bain commun dans l’océan à Bolondo, ou Youmè, ou Moukoukè, ou Bwélé bwa Ngango, ou Yoyo, ou Mbiako, ou Mouhènjè, ou Badangué dans l’espoir que la salinité de l’eau nous purifiera.


Si nous y allons, il ne faudra pas oublier de nous brosser les dents avec la même eau, nous en gargariser la gorge et avaler quelques gorgées afin d’éructer pour nous débarrasser de l’haleine nauséabonde de la haine et de la méchanceté gratuites.


Votre humble serviteur

NDUMB’A MULIMBA


 

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Commentaires
A
Pas trop vite en besogne frère Ekoumbassi.Le meilleur est à venir. Une réaction au moins est en cours de d'élaboration: la mienne. Elle sera écrite dans le souci de faire progresser le débat d'idées que mon frère Matanda Bernard a honorablement relancé. <br /> <br /> Mais d'ores et déjà, on peut en effet parler d'une véritable levée du secret défense avec ce texte de SM Ndoumbè Marcelin. <br /> <br /> Une boite de pandore qui risque de faire mal mais qui a surtout eu la justesse de mettre à nue les non-dits nauséabonds qui ont fait la pseudo popularité de ces Rennais et Ghanéens qui répondent encore au nom des Malimba.<br /> <br /> Les modérateurs partisans qui nous ont tant rabâché les tympans avec des titres pompeux sur les initiatives de leur complice le DN Dikanjo ont le clapet aujourd'hui zingué. Ils ont voulu embobiner Ekoumbassi en diffusant à l'assistance des dvd laudatifs à Nanga et à Bekoè, le piège s'est refermé sur eux. Il parait que tous le monde a un prix mais vous êtes encore jeunes pour acheter l'âme de René. La vérité en marche est une déferlante similaire au tsunami. <br /> <br /> Ilimbe Ilimbe, s'il vous reste un minimum lucidité posez-vous de bonnes questions sur Malimba Océan!<br /> <br /> Mulimba moto mo<br /> <br /> Alex kalla
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E
Bonanyangam,<br /> <br /> Nous ne sommes qu'au début d'un échange fraternel. Les écrits et les images édifiants sont plus que parlant et personne depuis deux jours n'a lévé le moindre pouce.<br /> <br /> Les écrits et les images sont édifiants. C'est le cas de dire dans notre cas que LES FAITS SONT TETUS.<br /> <br /> Les actes posés il y a moins de dix ans restent archivés dans les images et les écrits. Que les adultes de plus de cinquante ans répondent de leurs actes, ne sont-ils que de simples renégats ?<br /> <br /> MENGU NA BA TETE BAHU BA TATE BIHO.<br /> <br /> EKUMBASI.
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