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ILIMBE-ILIMBE
16 novembre 2012

Pleure Mulimba! . Par Elenda

Les deuils survenus chez nous ces derniers temps ne laissent personne indifférent.
D’abord par leurs caractères soudain et brutal, mais aussi leur fréquence.

Ils s’égrènent les témoins de notre histoire. Hier s’était Clément Ebouè Mbékè, aujourd’hui, c’est Thomas blaise Diboundou qui emporte avec lui une bonne partie de la bibliothèque.
Ils s’en vont laissant un village désorienté, sans âme ni dessein.
Je voudrais en cette veillée funèbre à ma façon adresser cette oraison.

J’ai écrit sur une page derrière ‘ LES RAISONS D’UN CHOIX, POURQUOI NDOUMBE MARCELIN ‘ la seule réponse que j’ai reçue est celle de Mama Muna qui me demandait de la fermer parce que nous sommes en période de deuil, et que nous lancerons nos discussion de chefferie après.

La vérité est qu’ils (Mama Muna et ses Acolytes), comme je l’ai dit, n’ont pas pu trouver un argument contradictoire. Et c’est le même Mama Muna qui intervient ici, sans arrêt, avec ce qu’il sait le mieux faire dans sa petite vie, harpailler et faire de la goujaterie. Pourtant il est directement concerné par les tribulations que nous vivons en ce moment.

Le, mutisme de nos frères est un acquiescement que notre village va mal, très mal.

En plus d’une longue vacance, l’intronisation frauduleuse et suggestionnée à la chefferie de Mulimba par Nanga Symphorien a davantage affaibli notre village. Je ne le dirai jamais assez.

Au regard d’un bilan de deux ans bientôt, c’est vraiment déplorable.

- Rien pour l’organisation centrale de la notabilité
- Aucune médiation pour une évaluation et amplification de la reconnaissance sociale (Recherche du bien commun)
- Zéro sur la partie des expectatives de la population
- Même la présence physique est nulle

Nanga n’a pas de lui-même une compétence mobilisatrice et à Yaoundé, dans les milieux gouvernants de notre Pays, ses bâtisseurs, Ayayi, Edubé, Esso, qui croyaient en lui un véritable porion lui ont tourné le dos et en même temps tout le village.
Nous vivrions une totale inertie à Mulimba, n’eût été le dynamisme de Janéa Ndoumbè. Il faut avoir la probité et l’honneur de le reconnaître.

En dehors de cette incapacité personnelle d’animation ou d’organisation collective, une autre conséquence de la faiblesse de la chefferie se traduit par l’absence totale d’un conseil qui tienne une administration moderne sur lequel les populations peuvent s’adresser en cas de nécessité, qui accroit leurs initiatives ou propositions et organise leurs actions avec le pouvoir public.

Mais, la plus grande des abominations de notre « chef » c’est l’ignorance manifeste de la tradition même, mais aussi de sa gestion. Depuis son « installation » :

- Aucune rencontre coutumière,
- Aucun évènement qui rassemble les dignitaires de notre village
- Aucun programme qui rappelle et met notre tradition et nos coutumes en exergue.
- Aucune organisation traditionnelle forte qui permet d’assurer une gestion de la population mais aussi une protection et transmission de nos valeurs ancestrales.
La liste est très longue.

Nous traversons une période difficile, en ce moment, une série de deuils. Aucune observance ni rite ne sont prescrites.
Rien au niveau de la tradition, aucun culte des ancêtres, pour une alliance avec les esprits pour repousser la mort. « L‘ Essa’ » est oublié, le « Mut’a mbéa » inconnu


Quand on sait que la culture est un ensemble de manifestations définissant un peuple, une société par rapport à un autre (Larousse), ce qui signifie qu’elle s’inspire de sa tradition qui elle-même est une transmission de coutume de génération en génération, on peut se demander aujourd’hui ce qu’est réellement la culture dans notre terroir, ce que « l’intronisé» fait pour sa distinction, ou plus exactement, s’il a la compétence de revaloriser et maintenir notre tradition ancestrale éveillée? Je dis non.

Non, d’abord parce qu’il y a un mensonge qui veut déformer notre histoire. L’histoire de village, donc son passé.
C'est-à-dire un anéantissement radical des repères. Pourtant le passé d’un peuple constitue perpétuellement une empreinte pour l’avenir, et le présent est un prolongement de la conduite des évènements qui se sont déroulés antérieurement.

Vouloir ignorer ou mentir sur le passé est une aberration, car il nous rattrape toujours. Le passé, le présent et le futur sont liés entre eux et sont de facto interdépendants.

L’anarchie qui existe aujourd’hui, chez nous, est la résultante de ce qui été préparé juste pour la conquête d’un trône absolument au service d’une coterie. Le mensonge, la sournoiserie et la déloyauté.
C’est pour cela qu’il est très important de préserver et maintenir l’histoire d’un peuple sincère afin de bâtir un avenir meilleur.

Dans notre Pays, bon nombre de villages sont organisés maintenant et œuvrent à transcrire l’authenticité de leur histoire pour la progéniture.

A Mulimba, la tradition était bien conservée et enseignée oralement avec fidélité. Le vecteur, c’étaient nos anciens, ceux là même que la gendarmerie et un Préfet, obéissant aux ordres, ont ballotté un jour pour imposer Nanga dans la Chefferie.
La lourde conséquence, c’est une dépravation de nos pratiques et une déformation des faits réels, puisque les questions les plus incongrues reviennent sur ce blog :
« Le pète de Ndoumbè était-il chef ? Ou encore « la succession d’un chef traditionnel est-elle subordonnée aux principes de la démocratie ? », par ignorance, manque de repère ou plus grave encore, par espièglerie.

On ne verrait pas pour la recherche d’une légitimité, un acte indigne, la contrefaçon d’un tableau, ni pour lutter contre un cataclysme des solutions futiles, comme des lattes fussent-elles multicolores.

- Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre (Winston Churchill)
Plus proche de nous,
- Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir (Aimé Césaire)

Si rien n’est fait pour trouver des solutions immédiates pour rétablir la vérité, notre village continuera d’évoluer dans la confusion et le désordre.
En pensant à notre géniture, pour la déification de nos ancêtres et la réhabilitation de notre histoire, nous devons agir vite, très vite.

Une assemblée villageoise, ou commission, présidée par des anciens serait opportune pour établir la vérité et en même temps faire obstacle à toute réfutation des faits.
Cette commission devrait se réunir régulièrement pour évaluer l’avancée de dédouanement fixé. Elle peut renforcer, modifier, changer ou adapter certaines décisions, et exécutions. Le cas échéant solliciter la juridiction.

Puisque le législateur Camerounais a voté des lois relatives aux contestations soulevées à l’occasion de la désignation des chefs traditionnelles :

Loi N° 79/17 du 30 Juin 1979
Loi N° 80/31 du 27 Novembre 1980

A bientôt.

Elénda.

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