Souvenir de Manoka de Sophie et Gautier
Nous avons profité de la venue d'un coopérant du nord Cameroun de passage à Douala pour aller visiter les villages de pécheurs situés sur des îles en face de Douala dans le delta et la mangrove. Départ donc de Yupwé, le marché au poisson dans un quartier un peu excentré et soit dit en passant un peu excentrique, disons que le quartier est plutôt très populaire et roots
Forcément on a loupé la pirogue quotidienne pour les passagers, on embarque donc sur une pirogue marchande qui part récupérer du matériel sur l'ile de manoka. Ambiance vraiment roots .... un équipage plutôt folklo avec les jeunes qui fument des pétards d'ou l'expression shiter (fumer du shit). notre rafiot ne semble pas très en forme mais bon faut bien partir, et rapidement on s'aperçoit que la pirogue prend vraiment l'eau, mais pas de panique, l'équipage est là pour écoper !
En plus pendant qu'il y en a qui écopent, la capitaine répare les trous de son bateau .... bon faut pas stresser, c'est comme ça .....
Ouf ! on débarque afin après 2 heures de pirogue sur les côtes (vaseuses) de manoka ! merde, on a oublié à Yupwé les tentes dans lesquelles on devait dormir , 1er pb il faut qu'on trouve un toit pour ce soir (bon ça ça devrait aller) et 2eme problème y a peu de chance pour qu'on les retrouve .... bon on vera plus tard !
Manoka ! village presque aussi roots et aussi en forme que notre pirogue ! c'est dire !!! les maisons de la côte sont faites de planches en bois et de tôles construites plutôt de façon anarchiques mais tout ça semble fonctionnel et l'ambiance y est plutôt agréable
Après manger on part faire une ballade le long des côtes de l'ile pour aller voir les vestiges d'un phare allemand, car l'île servait de base à l'arrivée des 1ers colons.
Le rivage ressemble beaucoup à kribi par son côté sauvage.
Avec les déchets en plus car malheureusement le village et particulièrement les côtes sont vraiment crades, tout le monde balance les trucs n'importe ou et personne ne nettoie ou ramasse résultat la côte est jonchée de bouteille en plastique, de papier, ... et comme c'est la même chose en mer, la marée rejette tous les déchets sur la côté.
Retour par l'intérieur du village
On s'arrête à la gendarmerie (une maison de planche en bois qui date de 1950), pour se présenter et se faire enregistrer.
Bon après s'être rempli le ventre de poisson braisé, il faut quand même qu'on trouve un endroit ou dormir, après plusieurs options, un jeune nous propose de nous ouvrir l'hopital et de nous prêter les lits pour 0,8 € par lit. On décide d'aller faire un tour.
Bon, l'hopital est grand et il n' y a personne, les chambres ne sont pas très accueillantes mais disons que ce qui nous gêne un peu c'est qu'elles puent l'urine (qui a déjà maséré un certain temps), il nous reste 2 solutions : l'hopital ou dormir par terre dans une auberge qui n'a plus de mobilier mais le gars est d'accord pour nous laisser une pièce, tout compte fait on décide de dormir à l'hopital sur des bancs dans le hall d'entrée, l'endroit est aéré et à priori pas trop crade ! ça sera mieux que par terre à l'auberge !
au final on a plutôt bien dormi, en plus il y a eu un gros orage donc au final on était mieux là que sous la tente (sauf que ça serait bien quand même qu'on les retrouve).
En fait l'hopital semble déserté depuis un certain temps mais on trouve quand même quelques recommendations médicales:
Kongosa voulant dire : ragot, rumeur ....
donc après notre bonne nuité, on repart sur les côtes de l'île au milieu des palétuviers, à la recherche d'une pirogue pour nous faire faire un tour des villages et des îles
La plupart des villages sont des villages nigerians qui vivent de pêche. Beaucoup de personne ne doivent pas avoir croisé beaucoup de blanc, l'endroit semble sauvage et le côté agréable et que les gens ne viennent pas à nous pour demander de l'argent ou des cadeaux mais simplement par curiosité. A un moment j'ai montré à un groupe d'enfant mon appareil photos, ils semblaient intrigués, j'ai donc appuyé sur le bouton, ils ont tous eu peur de la lumière du flash, j'ai cru qu'ils allaient tous se mettre à pleurer du fait de l'effet surprise, mais dès qu'ils ont vu l'image sur l'écran ça les a fait beaucoup rire !
ah ça y est pendant ce temps on a fini par trouver une pirogue au "bon" prix, ça a un peu crié, certainement parce que certains du campement voulaient nous "taxer" (les blancs ont l'argent c'est bien connu !), l'alchool aidant (même à 9H du matin, la plupart des hommes sont à moitié bourrés), le ton monte rapidement (entre eux) mais on finit par se mettre d'accord avec le chef du campement (notre capitaine de ballade)
et hop ! c'est parti pour pour number one
le temps est plutôt grissatre ce qui renforce le sentiment d'immensité et d'être (un peu) seul au monde !
heureusement j'avais mon gilet de sauvetage !
Arrivée à number one le décor est à peu près le même, l'ensemble de ses villages de pêche ne sont accesibles que par pirogue, il n'y a donc pas grand chose à faire si ce n'est boire et pêcher.
Arrivée au village on trouve la pêche du matin. tiens ! un requin, je pensais pas qu'il y en avait au Cameroun .....
Heuresement ils sont pas trop grands, mais bon si y a des petits, il doit bien y avoir des grands aussi !!! (ah il faudra quand même qu'on fasse gaffe .....)
Après avoir débarqué sur une autre île, on finit par revenir à Manoka pour reprendre la pirogue passager (qui honnêtement était pas mal du tout, remarque après ce qu'on avait eu c'était difficile de faire pire !!! )
finalement on est rentré à bon port, le we était très sympa, un peu roots mais vraiment sympa !