Malimba Avenir pleure René Emeh Elong . Par Le président Dieudonné Emmanuel Nyounguè Dalé de Malimba Avenir
Cela fait trois ans que notre association a connu son premier et véritable chagrin, la disparition de Madame Ekambi née Ebellè Koutta Jeanne (Sita Ebellè)
Un éminent membre de notre association qui, réellement, nous émerveillait par ses bonnes manières, et surtout nous a donné une grande leçon de courage et de combativité.
En effet, bien que profondément diminuée par la maladie, elle était d’une assiduité et d’une ponctualité sans pareils.
J’étais hors de la France et c’est René Emeh Elong, au niveau de l’association, qui avait tout dirigé, aujourd’hui, c’est lui que nous pleurons.
Comme on le dit si bien: « Ainsi va la vie, notre destin n'est qu'à deux pas »
Il faut le dire, René nous manque déjà excessivement, aussi, Je tiens à remercier très sincèrement, au nom de l’association Malimba Avenir et de la communauté Mulimba toute entière d’Europe, tous ceux, qui, par les mots et toutes marques de sympathie nous apportent réconfort et consolation.
Il faut le dire aussi, que dans cette rude affliction nous avons un autre soulagement, c’est que René s’en va, mais nous savons qu’il a, vraiment, eu une vie remarquable et bien réussie.
Mais une vie réussie, c’est quoi ?
Je prends comme réponse ce passage du jeune écrivain français, Laurent Gounelle dans son livre
« L'homme qui voulait être heureux » il dit ceci :
« Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous-mêmes et d'apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime, par exemple, une petite plume d'oiseau confiée au vent ou un sourire pour les autres. » (Fin de citation)
René Emeh Elong, avait bien une vie réussie.
Il avait reçu de sa base une solide instruction, on dit chez nous, « A langi », c’est-à-dire c’est un intellectuel
Cette érudition lui a donné une honnête aisance mais aussi une indépendance évidente, pourtant, l’homme est resté accessible et bonasse, la vie de René a été un exemple.
Je pense notamment et particulièrement à sa générosité, cette qualité lui permettait notamment d'apporter aux autres : Son temps, son argent et surtout son écoute, le tout, sans compter et avec désintérêt.
Bien entendu, René avait de nombreuses autres qualités annexes en plus de la bonté : La gentillesse, l’altruisme, la bienveillance, la compassion qui suscitaient l'admiration de ses proches et tout son entourage.
Autrement dit René avait un dévouement sans pareil et il faut une certaine élévation d’esprit pour en être doté.
Il avait comme un devoir, la conception de la continuité de l’espèce humaine sur terre, une bonne raison qui incite à fonder une famille. Nous avons vu René tout le temps avec les siens dont il prenait grand soin, son épouse et tous ses enfants.
Comment oublier cette image de ce père tenant ses deux petits derniers, une petite fille et un petit garçon, par la main, en venant à nos différentes réunions ?
La tristesse de ses enfants et de son épouse témoigne qu’il était le meilleur des papas et le meilleur des maris.
René était un membre actif de notre association, Malimba Avenir, il manquait rarement les assises qu’il animait d’ailleurs par des idées assez constructives.
Il a occupé pendant de longues années le poste de vice-président, c’était un patriote hors pair, un fin connaisseur de notre village dont il avait une vision particulière, il s’investissait souvent, même, par des actions personnelles pour son avancement.
Croyez-moi, son absence laissera, en nous, un grand vide, mais nous garderons le souvenir de son ardeur et de sa ténacité à bâtir notre village Mulimba.
Les personnes qui ont côtoyé René savent qu’il n’était pas chrétien, mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était un athée, c’est-à-dire une personne qui ne croit en aucune divinité.
Etait-il un agnostique qui ne se prononce pas sur l'existence de Dieu ? Je ne le pense pas, non plus, René ne mettait pas de doute sur une existence divine, mais il avait en lui cette spiritualité africaine qui croit que l’enfer ni le Paradis n’existent pas.
La spiritualité africaine est bâtie sur deux bases :
D’abord, l’initiation par des rituels pour accéder au divin et puis, le rôle des ancêtres comme initiateur et conducteur des énergies divines.
Voilà pourquoi René terminait chaque discours, allocution ou message par cette phrase atypique
« Ba tétè na Méngu mahu ba taté binyô » (Que nos ancêtres et nos esprits vous gardent)
Mais, est-ce qu'on a le droit de juger les autres? Qui es-tu toi pour juger ton prochain ? Et le paradis est-il, à eux seuls, ont cru en Jésus ?
Je ne vais pas m’étendre sur ce domaine et le laisse aux ecclésiastiques, monastiques ou religieux, mais qui a dit cette phrase : « Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Mat : 7 :21 Qui l’a dit ?...
Et qui donc a raconté la parabole du bon Samaritain qui, pourtant refuse la centralité religieuse, pour illustrer la définition du « prochain »? Dans Luc 10.25 ? Qui l’a raconté ?...
René avait cette révélation que seul l’amour est la clé de toute poursuite vers une idéale dévotion qui permet d’établir des liaisons positives avec ses semblables.
Que l’amour est le révélateur de conscience et nous projette dans la nature ou dans l’univers.
Il avait placé l’amour au cœur de toute quête spirituelle.
Alors, c’est vrai, la séparation est difficile, mais ne soyons pas tristes, René a fait son chemin et accompli sa destinée, cet accomplissement nous permet de le savoir en de Bonnes Mains.
Comme un éclaireur, il nous a devancés et nous attend déjà. Je suis sûr qu’un jour nous, nous reverrons.
Maintenant, ce moment de consternation et de chagrin doit paradoxalement devenir un moment de joie, d’exultation, car notre cher René Emeh Elong est désormais allégé des désagréments de l'existence.
A nous tous, sa famille, ses amis et ceux qui l'ont suffisamment approché pour apprécier l'étendue de sa personnalité et de sa bonté, disons-lui…… au plaisir, René.
Ekumbassi,
Miñangadu ma batétè miwameye owa o hôngô.
Tandamè mwada’ngo, bana bôngô, mumbia môngô muhônè, Malimba Avenir, Mboa hu ña Mulimba na Cameroun nihônè.
Lôndô na selelele.
Nyounguè Dalé Dieudonné
Mot’a Konda ña ponda
Ña Malimba Avenir