FIERTE: Le Malimba Roger Ngom Mambingo, seigneur des airs
Le club SAFACAM de Dizangue au bord du lac Ossa, endroit de villégiature que le frère Ngom Mambingo connait parfaitement
Encore inconnu jusqu'à ce fameux jour 24 mars 2004 , le pilote de ligne d'obédience Malimba Roger Ngom Mambingo va devenir contre son gré l'un de ces héros discrets de l'histoire de l'aviation camerounaise. Si le crash manqué du Boeing 757-200 aux commandes du quel il se trouvait est resté tatoué dans la mémoire collective camerounaise, c'est au fin fond, de Mulimb'é jédu que la Rédaction de votre Blog est allé trouver les traces indélébiles d'une affection à laquelle s'est ajoutée de l'admiration.
Cette dextérité saluée par tout un village dont les rêves les plus fous ne mèneront probablement jamais certains d'entre eux sur les parapets d'un aéroport. Mouanko est déja si loin pour bon nombre d'entre eux. Mais qu'importe "c'est l'enfant du pays" comme on aime bien dire ici.
Pourtant ce jour,lorsque Ngom Mambingo et son équipage réussissent, après un quart d'heure d’une difficile manœuvre, à poser la carlingue sur le tarmac c’est à peine s'ils s’arrêtent devant la foule et autres dompteurs d’images accourus à l’annonce «d’un avion Camair en flamme». Ils se dirigent à la salle d’opération où, en véritables hommes de devoir, ils rendent compte à leurs collègues. Simplement. S'ils refusent d’être perçus comme des héros ce n'est pas le cas pour tout les Camerounais encore moins des Malimba aujourd'hui, qui en font une îcone.Et de vous à moi à juste titre.
Mais qui est l'homme?
Pilote de ligne depuis pratiquement 22 ans, il totalise plus de 11.000 heures de vol. C'est tout simplement une expérience professionnelle pleinement exprimée qui repose sur une solide formation acquise au cours des années 90 dans les hautes écoles de pilotage (Belgique et Etats-Unis).
Après son Baccalauréat scientifique, Roger Ngom Mambingo est reçu à l’école de pilotage, après deux années d’école prépa. Il obtient la licence de pilote professionnel en 1988 après trois années de formation à l’Ecole de pilotage de Belgique. Avec l’expérience acquise, il passe, après trois années de formation, la licence de pilote de ligne. Cette expérience est essentiellement pratique. M. Mambingo est en effet qualifié sur le HS 748, un avion britannique et, surtout, sur les principales versions de Boeing notamment le 737, le 747, le 757 et le 767. Formé en Belgique et aux Etats-Unis, il fait partie d’une vague de quatre Camerounais, envoyés alors par l’Etat pour parfaire leur formation et venir servir la Compagnie nationale aérienne. Mais, avec sa coiffure un peu excentrique, cet homme marié et père d'une grande famille, ne fait vraiment pas son âge. Ne dit on pas que "voyager du levant vers le ponant rajeunit" ?.
Nous nous rappellerons toujours qu'il avait confié à la presse ce jour, dans humilité déconcertante : «Nous sommes formés, en tant que pilote de ligne, pour cela.» Un professionnels jusqu’à la cédille de son propos. Mais cela suffit-il pour éviter un crash, donc sauver dans le cas d’espèce 135 vies humaines, soit 125 passagers et 10 membres de l’équipage? D’autant qu'il est arrivé que des avions se crashent après avoir connu un incident au décollage. Jean Tchuidjeu, l’inspecteur général de la Camair chargé des services commerciaux et d’exploitation, qui a une bonne expérience en tant que pilote, tout en acquiesçant aux propos de ses jeunes collègues, nuance. «Ce type d’incident est certes classique dans le transport aérien. Mais ses suites, (crash ou atterrissage d’urgence réussi, ndlr) dépendent de l’état d’esprit et de la personnalité du Commandant de Bord.». Traduction: dans les mêmes conditions de détresse, un autre chef de mission aurait agi autrement, établissant des priorités différentes de celles du CDB Mambingo Ngom. «Moi je ne me suis pas posé beaucoup de questions. Il n’y avait d’ailleurs pas le temps pour s’en poser. J’ai établi mes priorités. Et il y en avait en fait deux par ordre sauver les vies humaines puis l’aéronef Je l’ai communiqué à mon Opl qui a parfaitement collaboré» dit le CDB Mambingo.
Il y a de quoi donner du zèle et des ailes aux Malimba. N'est ce pas ?
A muna tétè, Ngom Mambingo, Di hom jita
La Rédaction d'Ilimbeilimbe.Benelux