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ILIMBE-ILIMBE
16 octobre 2010

MANOKA: Une localité de laissés-pour-compte

Le '' Ida da Ndodo '' de Malimba Avenir en LIVE sur ILIMBEILIMBE TV le 30 octobre 2010 dès 20 h, heure de Paris !

http://a21.idata.over-blog.com/1200x900/1/00/43/23/Edimo-Manoka-copie-1.jpg M. EDIMO ERNEST, MAIRE DE MANOKA

Les infrastructures sont inexistantes. Et les bureaux administratifs, toujours vides.  Seuls les discours politiques font de Manoka un arrondissement de la ville de Douala. Quel que soit le quartier de la capitale économique où l’on se trouve, dire «Je vais à Manoka» est perçu comme si on évoquait Bakassi ou encore une autre localité lointaine. Cette île est pourtant le 6ème arrondissement de la ville de Douala. A ce titre, il jouit des mêmes prérogatives que les autres arrondissements.

Mais Manoka manque de tout. «Comment comprendre qu’il n’y ait pas le moindre marché dans cette île, et même pas de débarcadère ? Où vend-on le poisson que les habitants de cette île pêchent?», s’interroge un visiteur. Les populations de Manoka sont obligées de se rendre à Youpwè (Douala) pour s’approvisionner. Ce qui rend la vie relativement chère dans l’île. Le pain ici est rare. Ce dont on dispose comme produit de boulangerie dans l’île c’est le célèbre «Kumba bread» que l’on se procure à 300 Fcfa.

Les populations de Manoka s’alimentent généralement en électricité grâce à des groupes électrogènes, pour les familles qui ont les moyens de s’en offrir. Les autres attendent que la mairie veuille bien mettre en marche le groupe municipal. A en croire un habitant de Manoka, «Ce n’est pas tous les jours que le grand groupe est mis en marche. Il arrive que certains coins de l’île ne soient pas alimentés pendant que d’autres le sont». Selon une source administrative, «La production et la distribution de l’électricité sont une activité que la commune d’arrondissement ne peut pas gérer. Et si Manoka est depuis tout ce temps dans le noir, c’est parce que ses autorités n’ont pas vraiment voulu faire changer les choses. Il aurait suffi de rencontrer la direction de Aes-Sonel, par exemple, pour obtenir qu’elle installe un groupe dans l’île. Les habitants paieraient alors des factures comme cela se fait partout ailleurs». Selon notre source, cette pratique est appliquée à Mouanko (département de la Sanaga maritime) et même dans certaines localités du pays.

Classes de fortune
«Nous sommes comme le peule d’Israël, nous attendons que vienne notre Moïse», lance une élite de l’île. La grande mare d’eau qu’il faut traverser pour atteindre les locaux de la mairie de Manoka suffit à donner un sens à sa déclaration. Elle poursuit: «La vérité est que nous manquons de tout ici. Même le Collège d’enseignement secondaire (CES) dont on a doté l’île depuis quatre ans est une chimère. La preuve, il est encore en construction à deux semaines de la rentrée. Et que peut-on faire de quatre salles de classes pour un CES bilingue ? Il faut qu’on arrête de se moquer des gens sur cette île. Jusqu’à l’année dernière, les élèves ont fait leurs cours dans des classes de fortune», s’indigne un autre fils de Manoka. Le personnel du CES bilingue de Manoka, comme la plupart des personnels administratifs de cet arrondissement, réside hors de leur lieu d’affectation. Comme les employés de l’hôpital, ils viennent en début de semaine. Charly est élève au CES bilingue de Manoka.

«Les professeurs arrivent le lundi. Et, comme la pirogue arrive seulement le soir, nous commençons généralement les cours le mardi. Et dès le vendredi, et même parfois le jeudi, ils repartent», raconte-t-il. Selon une élite, la seule chose qui ait évolué à Manoka depuis les dix dernières années, c’est la construction du bâtiment abritant les services de la sous-préfecture et la résidence du sous-préfet. A en croire une bonne partie de la population, cette autorité est la seule que l’on trouve en permanence sur l’île, à travers l’adjoint au sous-préfet, Pierre Bolango. Les bureaux de la mairie, quant à eux, sont toujours vides. «Le maire n’arrive à Manoka que lorsqu’il y a un évènement pour lequel d’autres personnalités sont présentes. Aucun mariage n’a jamais été célébré dans notre mairie. Cependant, notre maire en célèbre beaucoup à Douala», indique notre source.

Écrit par Quotidien Mutations

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