RETOUR AUX SOURCES ! J’allais dire ‘’Un retour au Pays natal’’. Par Sophie Hortance Elong Manyanyè

Aux côtés de Madame Sophie Hortance Elong' a Manyanyè on pouvait voir Madame Jeanine Moudio née Bonny Matanda (photo ci-dessus). L'un des grands absents a été David Matoko (photo ci dessus)

Quelque part sur la rive gauche et sur la rive droite l'on a pu apercevoir M. Ndoumbè Marcelin en bonne compagnie (Photo ci dessous)

Mulimba mwa tubè était le centre du monde en ce Week-end du 15/16/17 janvier 2010

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En allant à Malimba, mon village, ce 16 Janvier 2010, j’étais loin d’imaginer la beauté du paysage devant lequel j’allais me retrouver. Cette commémoration de la mort du Chef EBOUE TONGO et de son fils MBEKE EBOUE et de bien d’autres Malimba qui sont morts ce triste jour du 18 Janvier 1890, lâchement fusillés par les Allemands, m’a permis de connaître et d’apprécier mon village. N’est ce pas là quelque chose de positif ? 

La reconnaissance de ce crime tarde à venir à cause du laxisme des Malimba ; il a fallu 120 ans aux Malimba eux-même, pour comprendre que commémorer la mort de son chef (encore qu’ils y’en a qui demandaient que cet évènement soit reporté) était une chose importante. Il est vrai, la reconnaissance de l’histoire demande du temps, et ceci est regrettable pour les victimes et leurs descendants, mais les peuples concernés eux-mêmes devraient d’abord s’accorder sur l’importance de cette reconnaissance.

Les douleurs historiques que notre peuple a subies dans sa chair sont un passé collectif douloureux pour tout le peuple Malimba. Voilà pourquoi l’oubli de ses morts est proscrit car cruel et comparable à une seconde mort. 

Au-delà de cette reconnaissance de ces morts, nous devons faire attention car si la parole est importante, elle peut être vaine quand elle ne s’accompagne pas d’effets concrets, et cette commémoration a été un devoir de mémoire.

"j’ai senti de façon palpable, presque physique, l’absolue nécessité de la réconciliation entre les frères MALIMBA pour une revalorisation commune de nos terres."

Dans la nuit du 17 au 18 Janvier 2010, couchée sur ce banc de sable qui sépare le fleuve Sanaga de l’Océan Atlantique, sous un ciel étoilé peuplé assurément de divinités bienfaisantes, j’ai senti de façon palpable, presque physique, l’absolue nécessité de la réconciliation entre les frères MALIMBA pour une revalorisation commune de nos terres. 

Malimba est devenu aujourd’hui comme disait le Délégué National lors de son propos à Muhenjè « Une maison au dessus de laquelle l’on a fait traverser un pont sans la moindre autorisation de l’ayant droit, en feignant même de l’ignorer ». L’heure n’est plus aux querelles partisanes, une partie de nos terres est appelée ‘’réserve nationale’’, ‘’YOYO’’ est entre les mains des étrangers, qu’à cela ne tienne, nous avons d’autres terres aussi intéressantes à l’exemple de Muhenjè à Bongo. 

Une traversée de plus d’une heure, partis de Moulongo pour Bongo en pirogue à moteur s’il vous plaît ! C’est dire combien Malimba est grand et beau ! (La chaîne de télévision Planète devrait y faire un tour dans le cadre de son émission ‘’National Géography’’ pour montrer au monde entier les splendeurs et beautés de notre cher Malimba).

Dans son exposé lors de la conférence qui s’est tenue à Edéa le 16 Janvier avant le départ pour le village ce même jour, Le Professeur KANGUE EWANE l’a dit ainsi que le Pasteur MOUKOKO en poste à Moulongo, lors du culte le dimanche matin : ‘’laver le crime qu’a commis les allemands en faisant des sacrifices est important’’, d’où ce bœuf qui a été sacrifié et dont le sang a été dispersé dans l’océan atlantique et sur le fleuve SANAGA.

Divisé en quatre parts (Bongo, Moulongo, Mal-Jedu et Mal-Mbengue), chaque ‘’Itumba’’ a eu droit à une part de ce bœuf.

Puissions-nous à jamais être débarrassés de cette malédiction qui a longtemps maintenu notre peuple dans le sous-développement.

Que Dieu Bénisse Malimba. BONNE ET HEUREUSE ANNEE A TOUS

Envoyé par Madame Sophie Hortance Elong Manyanyè

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Comments

[SG d'Edéa]

Merci chère soeur pour cette contribution si poétique et émotive qui nous changera des fadaises d'un nos frères dont la prononciation du nom me donne des boutons...