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ILIMBE-ILIMBE
16 juin 2010

Malimba: Se rendre à Yôyô au départ de Douala ou le concours de patience! Par Géorges Ndenga de l'A.I.

Amandine_Ngass__Pindy

Un trajet qu'accomplira cet été la soeur Amandine Ngassè Pindy (photo)

L'Arrondissement de Mouanko dans le département de la Sanaga Maritime se trouve à une centaine de kilomètres de Douala, la capitale économique du Cameroun. Mais parcourir ces cent kilomètres n'est pas une sinécure.

La veille de ce voyage, nous sommes allés nous renseigner à l'Agence de voyages Mouanko Express, question de nous enquérir sur l'heure de départ et les frais de transport. Il nous a été dit que le départ se situerait autour de 07 heures du matin et qu'il fallait débourser 2.000 Fcfa pour Mouanko et 2.500 Fcfa pour Yoyo.

Le jour du voyage à 06 heures et 15 minutes, nous étions en place et aussitôt on nous a dit de réserver notre place. Ce qui fut fait après l'enregistrement de notre nom sur un bordereau. Devait s'en suivre une longue attente jusqu'à 09 heures lorsque l'annonce du départ est faite par celui-là même qui avait auparavant encaissé les frais de transport et qui allait se révéler n'être qu'un agent communément appelé « chargeur ». Et justement, le temps pour le chauffeur de faire les comptes, nous avons encore passé une bonne quinzaine de minutes avant de voir le car s'ébranler en direction de Ndokoti.

En passant par Nyalla, nous atteignons l'axe principal Douala-Edéa-Yaoundé au lieu-dit carrefour Yassa. Un agent de la Communauté Urbaine nous stoppe et le chauffeur lui remet 500 FCFA représentants nous dit-on le ticket de quai. Commence alors un voyage qui sera particulièrement long à cause de quatre facteurs : les contrôles de police ou de gendarmerie, les arrêts intempestifs du chauffeur, le mauvais état de la route et l'arrivée au compte-gouttes des passagers.

L'arrivée au compte-gouttes des passagers nous a fait perdre près de trois avant le démarrage et cela nous l'avons déjà relevé. Mais les contrôles de police et de gendarmerie sont si nombreux que nous allons essayer de les énumérer.

Le premier contrôle se trouve être celui du Groupement mobile d'intervention numéro 2 du Littoral de la police qui se trouve juste après la dernière station d'essence où le chauffeur s'est arrêté pour faire remplir son réservoir. Le second contrôle est celui de la gendarmerie à l'entrée du pont sur la Dibamba, le troisième est celui de la prévention et de la sécurité routière juste après le pont sur la Dibamba. Après avoir roulé pendant douze à quinze minutes, vous tombez sur un autre contrôle de gendarmerie et c'est le quatrième avant le point kilométrique 30 où vous bifurquez à droite. A cet endroit appelé carrefour Mbongo se trouve un autre contrôle de gendarmerie et c'est le cinquième. Le sixième lui, se trouve à l'entrée des plantations de la Socapalm et il est tenu par des gendarmes qui ont à leurs côtés un agent de la Commune de Dizangué qui perçoit lui aussi cinq cents francs de ticket de quai. Le septième et dernier contrôle se trouve à l'entrée de la ville de Mouanko où à coup sûr vous tomberez si ce n'est sur la police, ce sera sur la gendarmerie. Sur cent kilomètres, c'est près d'un contrôle tous les 15 kilomètres et vous me direz que ce n'est pas trop ?Pour ce qui est de la route, en dehors des 30 premiers kilomètres sur le bitume, le reste du voyage se déroule sur la terre battue. Dans les plantations de la Socapalm, vous roulez à une vitesse moyenne entre 30 à 60 kilomètres à l'heure, la chaussée étant entretenue par ladite entreprise pour faciliter le travail de collecte des noix de palme à ses travailleurs. Un passager qui se trouve à mes côtés s'exclame aussitôt « ça c'est presque du goudron » et immédiatement un autre le reprend et dit « ne crie pas très tôt victoire car tu ne sais pas ce qui t'attende devant ». Jusque là il n'y a aucune raison d'être inquiet. Après le carrefour de l'usine de Mbongo, nous virons à gauche et traversons deux ponts dont celui de la rivière Mbanda puis dépassons la chefferie du canton Ndonga pour arriver à un autre carrefour où cette fois, nous bifurquons à droite. Quelqu'un qui connaît bien la route s'est alors exclamé « c'est maintenant que commence notre calvaire ». Et pour un calvaire, c'en est un. Vous roulez pratiquement au trop à cause des nombreux nids de poule parfois rempli d'eau. A certains endroits, le chauffeur cherche la piste pour ne pas dire qu'il la devine. La vitesse est à peine de 10 kilomètres à l'heure.

Et c'est pratiquement à ce rythme que vous atteignez Mouanko. Difficile d'aller plus vite entre les méandres de la route et les croisements des camions surchargés de régimes de noix de palme. Entre Mouanko et Yoyo, une vingtaine de kilomètres, la route est relativement bonne malgré quelques arbres tombés en travers de la route lors des dernières tornades enregistrées dans le secteur ces derniers jours.

Sur cet itinéraire, en dehors des arrêts marqués lors des différents contrôles de police ou de gendarmerie, vous en marquez d'autres à l'initiative du chauffeur ou des passagers. Ici, le chauffeur dépose un colis, là-bas c'est une lettre ou une nouvelle, plus loin c'est un passager qui veut se soulager ou encore qui veut répercuter une information à un parent ainsi de suite. Et quand vous posez la question au chauffeur, il vous répond «quand vous fréquentez régulièrement cet axe, vous ne pouvez pas refuser un service à quelqu'un qui vous sollicite et c'est ainsi que nous entretenons nos relations».

Quand vous additionnez tous ces aléas, vous vous rendez finalement compte que pour parcourir les cent kilomètres qui séparent Douala de Mouanko, vous aurez perdu toute une demi-journée qui aurait pu vous être utile. Ainsi, n'est-il pas juste d'appeler cela «voyage du bout du monde ? »

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Commentaires
E
Voyage au bout du monde?<br /> C'est trop poétique pour être vrai<br /> de Douala a Mouanko nous avons quand meme 40 km de bitume entre Douala et entrée Ekitè, ce qui n'est pas rien!<br /> Pour atteindre maintenant YOYO, c'est plus facile et saison sèche et quand on a son propre véhicule.<br /> Par car de transport également, on peut arriver a Mouanko et poursuivre le dernier bout vers le pâradis Malimba.<br /> Avez vous visité Zoetele, la région des milliardaires et de plusieurs hauts fonctionnaires? 30 km, une heure d'enfer dans un univers ...du bout du monde<br /> je ne vous dirais rien sur le tronçon Mbouda-Galim<br /> Ou Evoudoula-Monatele.<br /> Je pense que le développement viendra de nous mêmes et non des autres, le Cameroun ayant des milliers de chantiers.<br /> Il faut en attendant voir le coté positif de la chose: de Ekité a Yoyo, le paysage des vallées luxuriantes, les palmiers intrépides qui bordent les pistes à l'infini, les cours d'eaux, le vent qui décoiffe les arbres,l'habitant qui propose le long du voyage: mutumba, miondo ou encore Behona et le sourire en sus; les oiseaux de toutes espèces qui vous escortent jusqu'à la plus belle plage du monde, j'ai dit Yoyo<br /> C'est pas beau cela?<br /> le chef Ndoumbe Marcellin m'a fait visiter et j'en rêve encore...
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