Ai-Cameroun - Annoncé comme l’une des grandes ambitions du Président Paul Biya, le projet de construction d’un méga complexe hôtelier à Yoyo, arrondissement de Mouanko dans le département de la Sanaga-Maritime, serait-il en train de se noyer dans les eaux troubles de la Sanaga ?
La question préoccupe les populations Malimba qui y voient toujours l’un des moyens de développer la bande côtière sur laquelle ils exercent des activités de pêche. «Lorsque les ministres des domaines et des affaires foncières et du tourisme sont venus ici avec de fortes délégations, nous avons cru que le projet allait démarrer de manière imminente. Mais depuis, on ne voit rien venir » nous confiait il y a quelques jours un habitant de Mouanko rencontré à Douala et qui exprimait ainsi son dépit en même temps qu’il sollicitait l’anonymat. Et un autre de renchérir, «la descente à Mouanko du Préfet Dorien Sadjo nous avait laissé la même impression. Celle-ci était renforcée par le début des travaux d’inventaire des biens meubles et immeubles par une commission interdisciplinaire au début de cette année. Est-ce cette commission qui a enterré le projet ou alors est-ce à cause de la bureaucratie camerounaise que les investisseurs ont préféré aller voir ailleurs ?»
Des conclusions et des questions qui laissent percevoir un malaise sûrement dû au manque d’information des populations. Une opacité qui n’est pas propre au seul projet de Mouanko. Cela se voit dans la plupart des projets structurants actuellement en cours dans le pays où les concernés sont les derniers à être informés de ce qui se passe.
Ces craintes qui rejaillissent, se justifient quand on sait que la signature de la convention d’établissement entre le Cameroun et l’Arabie Saoudite est intervenue le 29 Octobre 2010 d’une part et d’autre part quand on se rappelle les desseins négatifs de certaines élites de Mouanko qui ne voulaient pas de ce projet ou qui manifestaient de le torpiller dans les coulisses.
A titre de rappel, ce projet prévoit la construction d’une route bitumée entre Douala et Mouanko, celle de 80 hôtels de classe internationale, d’un aéroport, de deux universités, de deux hôpitaux, des collèges et des écoles. Un véritable coup de pouce pour le développement du tourisme camerounais à la recherche d’un envol.
Georges Ndenga, Ai Douala